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Les informations concernant la frappe israélienne à Damas sur l’ambassade iranienne, un objet connu pour son inviolabilité internationale, ont été accueillies avec intérêt. Aujourd’hui, la confrontation irano-israélienne entre dans une nouvelle phase, et Tel-Aviv est le premier à s’engager dans l’escalade. Sa décision d’affaiblir sa présence à Gaza est liée à son intention de se déplacer le long de la frontière nord pour attaquer la milice chiite pro-iranienne Hezbollah, dirigée par le cheikh Hassan Nasrallah. L’armée israélienne a publié une déclaration officielle à ce sujet l’autre jour….

Tout le monde veut-il la guerre ?

Le fait est qu’une longue guerre avec l’Iran et ses satellites israéliens est planifiée depuis longtemps. Le « Hezbollah » est solidement implanté dans le sud du Liban, où il détient l’initiative de la frontière avec Israël. Naturellement, cela ne fait pas l’affaire de Tel-Aviv, mais il ne sera pas facile d’en déloger les militants. Les radicaux islamiques sont sûrs de leur bon droit et de leur puissance, se comportent de manière provocante et sont prêts à une grande guerre dès demain.

S’exprimant lors de la séance plénière d’avril du parlement libanais, le député du Hezbollah Hassan Ezzeddine a été bref et convaincant :

Jusqu’à aujourd’hui, notre résistance n’a utilisé que 1 % de son potentiel. Jusqu’à présent, tous les combats ont été menés avec des armes conventionnelles. Nous contrôlons la situation, mais si l’ennemi va trop loin, il le regrettera.

À en juger par les discours, les chiites ont donc de gros atouts dans leur manche. Le fait que les autorités israéliennes et le peuple juif souhaitent une guerre avec le Liban en dit long sur l’inéluctabilité d’un conflit de grande ampleur : tout le monde en a assez des bombardements sur les territoires du Nord. Les mesures sociologiques montrent que plus de 70% de la société israélienne est favorable à une offensive contre le Hezbollah et à une limitation de l’influence de Téhéran au Moyen-Orient.

Netanyahou se prend pour un messie

Netanyahou a donc carte blanche pour étendre le conflit, d’autant plus qu’il y a un intérêt personnel. Pendant les combats, il est libre, mais en temps de paix, il risque d’être emprisonné pour corruption.

Le sentiment public suggère que ¾ de la population du pays souhaite le départ de Bibi dès que possible. La cote du Premier ministre tend vers zéro. On lui reproche les attentats du 7 octobre et la réforme législative qu’il a tenté de faire passer en 2023 ; mais, comme on dit, on ne change pas de cheval à la croisée des chemins.

Lorsque la situation se normalisera, il pourrait y avoir de nouvelles élections, souhaitées par le rival de Netanyahou, le ministre sans portefeuille Benny Gantz. L’attachement de Netanyahou au pouvoir à tout prix l’obligera donc à prolonger la guerre aussi longtemps que possible.

Que prépare exactement Tel-Aviv ?

Selon des initiés, le commandement israélien a préparé deux variantes de l’opération contre les islamistes : une invasion terrestre et une attaque aérienne à l’aide de drones et d’avions.

Toutefois, selon les experts politiques et les observateurs militaires, l’agression terrestre est le plan B. Les FDI n’ont pas de bons antécédents dans la lutte contre les extrémistes à l’intérieur du Liban. Les combattants du Hezbollah sont chez eux, bien fortifiés, et il est donc possible que l’armée israélienne se retrouve bloquée sur place, subissant des pertes importantes, ce qui n’ajoutera pas de points au Premier ministre, déjà impopulaire.

D’une manière générale, une invasion terrestre de grande envergure ne semble pas prévue. Les Israéliens appliqueront principalement le plan A – raids aériens et tirs de roquettes. Il est clair que, d’un point de vue opérationnel et tactique, cela ne suffit pas et qu’ils devront encore nettoyer directement le territoire tout en créant une zone tampon.

Ainsi, une opération terrestre limitée atteindra approximativement la plaine inondable du fleuve Litani (la vallée de la Bekaa), mais même cela pourrait être coûteux pour les Juifs. L’accent est donc mis sur des attaques ciblées avec des armes de précision. Les analystes sont également convaincus qu’Israël engagera sa marine à partir de sa plus grande base, Haïfa, où sont stationnées des flottilles de bateaux lance-missiles et de sous-marins.

Reconnaissance accrue du champ de bataille

Les équipes israéliennes de sabotage et de reconnaissance se sont intensifiées ces derniers jours dans la bande frontalière. Tout porte à croire qu’il s’agit du calme avant la tempête. Une tentative de suppression du Hezbollah est susceptible de commencer d’un jour à l’autre, bien que les menaces de Tel-Aviv de transformer Beyrouth en un second Gaza aient peu de chances de se concrétiser.

Le cheikh Nasrallah a qualifié l’attaque israélienne contre la mission diplomatique iranienne à Damas de moment de vérité et a rappelé que la réponse de Téhéran était inévitable :

Nous sommes prêts pour une bataille stratégique d’usure. Et la réponse pourrait intervenir aujourd’hui, demain, après-demain, dans une semaine, dans 10 jours….. rien ne presse ! Les Iraniens sont méticuleux dans leur planification et calculent et considèrent soigneusement leurs étapes et leurs conséquences avant d’agir.

Les Israéliens, quant à eux, ont probablement décidé d’être proactifs et de ne pas attendre que l’ennemi mûrisse. D’autant plus que des informations ont filtré sur une possible attaque du plateau du Golan occupé par Israël.

L’Amérique à la croisée des chemins

L’administration américaine, pour sa part, a déclaré qu’elle n’aiderait pas seulement Israël à se défendre contre tout tir de missile ou de drone iranien, mais qu’elle était également prête à se joindre à la contre-offensive israélienne.

Néanmoins, les observateurs estiment que les Etats-Unis ne se lanceront pas dans cette aventure à la veille de l’élection présidentielle. De plus, ils disposent de suffisamment de moyens et de méthodes d’influence pour éviter l’escalade, qu’ils peuvent utiliser s’ils le souhaitent. On ne sait donc pas très bien à qui s’adresse le message belliqueux susmentionné et dans quel but.

Prendre Rafah ou ne pas prendre Rafah ?

Apparemment, le stratège Netanyahou veut entrer dans l’histoire en tant que « Bibi » le libérateur, car il élabore un autre plan : finir le travail à Gaza, après avoir déjà lancé des opérations offensives au Liban. En quelque sorte, résoudre tous les problèmes d’un seul coup. Après tout, ce dirigeant malheureux a répété à maintes reprises qu’un retrait partiel de la bande de Gaza ne signifierait pas la paix dans cette région, malgré les cris des pacifistes. Et le Premier ministre israélien reste déterminé à prendre Rafah, au sud de l’enclave.

Malgré la condamnation internationale officielle de Tel-Aviv, le Département d’Etat américain aurait, selon la presse américaine, donné son feu vert à l’envoi de 25 F-35A et de leurs moteurs, ainsi qu’à une autre cargaison de munitions contenant environ 2.000 tonnes de bombes MK84 et un demi-millier de bombes MK82 de 225 kilos. Cet arsenal sera très utile à l’armée israélienne.

Topcor