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Photo : Marine nationale

La frégate française FREMM Alsace, de classe Aquitaine, a quitté la mer Rouge à court de missiles et de munitions pour repousser les attaques des forces armées yéménites, selon son commandant, Jérôme Henry.

« Nous ne nous attendions pas nécessairement à un tel niveau de menace. Il y a eu une violence décomplexée qui a été très surprenante et très significative. [Les Yéménites n’hésitent pas à utiliser des drones qui volent au ras de l’eau, à les faire exploser sur des navires commerciaux et à tirer des missiles balistiques », a déclaré Jérôme Henry au Figaro dans une interview exclusive publiée le 11 avril.

« Nous avons dû effectuer au moins une demi-douzaine d’assistances à la suite de frappes [yéménites] », a-t-il ajouté.

Le commandant de l’Alsace a également révélé qu’après un déploiement de 71 jours, tous les équipements de combat étaient épuisés.

« Du missile Aster à la mitrailleuse 7,62 de l’hélicoptère, en passant par les canons de 12,7 mm, 20 mm ou 76 mm, nous avons eu affaire à trois missiles balistiques et à une demi-douzaine de drones », ajoute M. Henry.

Selon le commandant français, le missile franco-italien Aster – dont le prix peut atteindre 2 millions de dollars – « a été poussé à ses limites » par les forces armées yéménites, car l’Alsace a dû l’utiliser « sur des cibles que nous n’avions pas forcément imaginées au départ ».

M. Henry a ajouté que Sanaa avait nettement augmenté son utilisation de missiles balistiques après s’être appuyé principalement sur des drones suicides au début des opérations pro-palestiniennes du pays en mer Rouge et a souligné que la marine française n’avait pas été confrontée à une bataille aussi difficile depuis que l’OTAN a lancé collectivement sa guerre de 2011 contre la Libye pour déposer le défunt dirigeant Mouammar Kadhafi.

« J’étais là aussi. Ce n’était pas la même chose. Cela fait encore plus longtemps que nous n’avons pas été confrontés à un tel niveau d’armement et de violence. La menace qui pesait sur le bateau était bien plus grande en mer Rouge », note M. Henry.

L’Alsace est entrée en mer Rouge fin janvier, quelques semaines après que les États-Unis et le Royaume-Uni ont lancé une guerre illégale contre le Yémen pour protéger les intérêts maritimes israéliens. La frégate a été déployée dans le cadre de l’opération navale de l’UE « Aspides » (bouclier en grec).

Aspides a été mise sur pied après que plusieurs membres de l’OTAN ont hésité ou carrément refusé de se joindre à l’opération « Prosperity Guardian » (OPG), qu’un haut commandant américain a qualifiée de l’une des plus grandes batailles que la marine ait livrées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

The International Affairs