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Les paroles de l’avocat juif qui a inventé le terme « génocide » sont encore riches d’enseignements pour nous aujourd’hui.


L’histoire illustrée : Gaza, le génocide et le crime le plus odieux au monde

Par Danylo Hawaleshka

History Illustrated est une série hebdomadaire de perspectives perspicaces qui replace les événements et les affaires courantes dans leur contexte historique à l’aide de graphiques générés par l’intelligence artificielle.

History Illustrated: Gaza, genocide and the world's most heinous crime
Pourtant, ce n’est qu’avec Hitler que Raphael Lemkin, un juif polonais, a combiné le mot grec pour race, « genos », avec le mot latin pour tuer, « cide », pour inventer le terme « génocide ».

Lemkin avait été scandalisé par les massacres d’Arméniens en 1915-1916 et par le fait qu’un homme pouvait être accusé d’en avoir tué un autre, alors qu’il n’existait aucune loi permettant d’inculper les auteurs de ces crimes en Arménie. Aujourd’hui, l’Arménie qualifie de génocide ce qui s’est passé sous l’Empire ottoman, une accusation que la Turquie conteste encore aujourd’hui, affirmant que les Arméniens et les Turcs ont tous deux été tués dans les derniers jours de l’empire.

Lemkin, qui a perdu des dizaines de membres de sa famille dans l’Holocauste, deviendra par la suite le principal artisan de la création de la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée à l’unanimité par les Nations unies à Paris le 9 décembre 1948.

La convention définit le génocide comme tout acte ayant pour but la destruction, en tout ou en partie, d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux.

Au fil des décennies, la convention a été appliquée dans le cadre de plusieurs poursuites judiciaires couronnées de succès, notamment dans des affaires concernant le génocide de 1994 au Rwanda et les massacres commis dans les années 1990 dans les Balkans. Des personnes ont également été inculpées pour génocide dans des affaires liées aux événements du Darfour et du Myanmar.

Mais la guerre menée par le gouvernement israélien contre Gaza montre que l’humanité a encore beaucoup de chemin à parcourir pour freiner sa tendance à recourir à la violence.

Dans un récent rapport sur Gaza rédigé par le rapporteur spécial des Nations unies sur la Palestine, Francesca Albanese accuse Israël de commettre un acte de génocide dont les racines remontent à bien avant l’attaque du Hamas du 7 octobre. Le génocide des Palestiniens de Gaza par Israël est une phase d’escalade d’un processus d’effacement colonial de longue date », a déclaré Francesca Albanese.

L’horrible ironie, bien sûr, est que la convention sur le génocide est née des cendres de l’Holocauste, alors qu’aujourd’hui le gouvernement israélien est accusé de faire aux Palestiniens ce que les nazis ont fait aux Juifs.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lemkin s’est enfui aux États-Unis, où il a été choqué de constater que les médias ne s’intéressaient pas à la persécution des Juifs. Ce monde aveugle ne verrait-il [ce qui se passait] que lorsqu’il serait trop tard ? demande Lemkin. De nombreux observateurs affirment aujourd’hui que les paroles de Lemkin devraient également s’appliquer aux Palestiniens de Gaza.

Aljazeera