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Nouvelle attaque contre la presse : une de nos reporters a été interpellée ce mardi matin par la police en plein reportage, et placée en détention pour ne pas vouloir révéler ses sources. Sa garde à vue est prolongée cette nuit.

Depuis des semaines, une journaliste de Blast mène une investigation sur les ventes d’armes françaises à Israël. Un sujet d’intérêt public, nécessaire au débat démocratique dans une République qui se veut exemplaire.

Ses recherches l’ont amené à couvrir le matin du 18 juin la manifestation d’un collectif devant le siège d’une entreprise de défense, Exxelia, suspectée d’avoir livré du matériel militaire en Palestine.

Cette société se trouve au coeur d’une information judiciaire, menée au tribunal judiciaire de Paris, pour complicité de crimes de guerre, après un dépôt de plainte de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT). Du matériel d’Exxelia aurait été utilisé lors d’un bombardement intervenu en 2014 à Gaza, au cours de l’offensive Bordure Protectrice. Dans les débris du missile, qui a tué trois enfants et en a grièvement blessé deux autres, des composants français ont été retrouvés.

Notre consoeur a naturellement pris des images et des notes de cet événement, en somme réalisé son travail de reporter.

Intimidation

Pour ces seuls et uniques faits, avoir exercé son métier, elle a été interpellée par la police, placée en garde-à-vue dans les locaux du commissariat du 11e arrondissement. 

En raison du refus de notre journaliste de donner le code de déverrouillage de son téléphone – en clair de livrer à la police le fruit de son travail et, potentiellement, un accès à ses documents, ses fichiers et ses sources -, sa garde-à-vue a été prolongée. Cet acte d’intimidation n’est pas acceptable.

Pour avoir fait son métier, une journaliste, une fois de plus dans la France du 21è siècle, va passer la nuit en détention.

A l’heure où la démocratie est menacée dans les urnes, où la liberté d’informer apparaît d’autant plus essentielle, cette nouvelle entrave à l’exercice de notre profession doit immédiatement cesser. Les journalistes, leurs sources, leurs droits, doivent être respectés. Notre profession n’est pas criminelle. Informer n’est pas un délit.

Blast