Villepin a réaffirmé son opposition à « un commandement de l’OTAN » pour les opérations militaires en Libye

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PARIS, 24 mars 2011 (AFP) – L’ancien Premier ministre Dominique deVillepin a réaffirmé jeudi son opposition à « une direction ou un commandement de l’OTAN » pour les opérations militaires menées en Libye qui, a-t-il estimé, favoriserait rapidement « un retournement de l’opinion arabe ».

« Un commandementOTAN serait inacceptable », a estimé surRFI l’ancien ministre des affaires étrangères, célèbre dans les pays arabes pour avoir porté le « non » français à la guerre en Irak en 2003 à l’ONU.« On est dans la phase où on essaye de s’arranger pour prendre en compte les impératifs des uns et des autres et l’on distingue un pilotage politique d’un engagement OTAN », a constaté M. de Villepin.

« Brandir l’étendard de l’OTAN dans cette région du monde, c’est méconnaître les mentalités et préparer très rapidement un retournement de l’opinion arabe », a-t-il fait valoir. « Pas de direction, pas de commandement OTAN », a-t-il martelé.

Pour l’ancien Premier ministre, après le temps de l’intervention, vient aujourd’hui celui des questions.
« Il fallait intervenir et j’ai salué le vote de la résolution à l’initiative de la France. Mais, aujourd’hui, nous devons nous poser des questions et en particulier celles de nos lignes rouges », a-t-il lancé en rappelant les limites qu’il souhaite voir fixer à l’intervention militaire: pas d’intervention au sol, pas de direction OTAN et pas de renversement du régime comme objectif de guerre.

« L’objectif, c’est d’empêcher les massacres, ce n’est pas de nous substituer aux Libyens eux-mêmes pour choisir leur dirigeant », a-t-il fait valoir en pointant cependant « un risque de gel de la situation sur le terrain » qui entraînerait une « probable partition de la Libye ».

Pour M. de Villepin « la communauté internationale doit maintenir sur la durée sa pression » sur le régime libyen avec des sanctions économiques et financières et la menace d’un défèrement de Kadhafi et des siens devant la cour pénale internationale »

« Il y a enfin dans la crise libyenne quelque chose d’innaceptable, c’est le deux poids deux mesures », a-t-il ajouté en citant les conflits en cours en Côte-d’Ivoire et au Yémen.

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