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Dominique de Villepin, Elections présidentielles, Homme providentiel, Le rassemblement national
L’alternative se construit dès aujourd’hui en faisant travailler ensemble des gens qui ne sont pas faits pour s’entendre. C’est ainsi. Notre vie politique est faite d’egos difficilement compatibles. On peut le regretter mais on peut rappeler aussi que c’est souvent aussi la condition de leur énergie, de leur volonté de faire bouger les lignes, de leur audace. Plutôt que d’imaginer un monde utopique où l’on se ferait des politesses devant la porte ouverte, faisons travailler les gens ensemble partout où c’est possible, autour de projets, d’idées, de priorités communes. Tirons les leçons de quatre ans, de dix ans et même de quarante ans d’échecs et d’impasses de la logique majoritaire. Celle-ci donne le meilleur d’elle-même en temps de croissance. Elle est dangereuse en temps de crise. Elle mène, de conquête en conquête, avec la même armée désespérée, de plus en plus réduite et aux abois. Au fond la démocratie majoritaire, c’est le risque de l’antidémocratie. C’est pourquoi nous devons défendre une logique du dépassement et de l’esprit de service, une logique gaulliste du sursaut.
Je plaide et ne cesserai de plaider pour une politique de large rassemblement national qui permette aux idées de s’exprimer et aux consensus de se réaliser. Il n’y aura pas d’homme providentiel en 2012. Il peut encore y avoir une équipe présidentielle. Je n’ai jamais cessé depuis quatre ans de plaider pour le sursaut et l’électrochoc capable de nous remettre sur la bonne voie. La vérité c’est qu’aujourd’hui, il nous faut à tous une nouvelle donne, la volonté de réaliser l’impensable. Chacun devra faire sa part du chemin. Chacun devra ouvrir les yeux sur ses propres limites. Chacun devra s’efforcer de sortir des affrontements stériles, des postures confortables, des combats insidieux.
Je veux m’engager pleinement dans cette logique, je l’ai dit et redit. Nous devons relever nos manches. C’est dans cette démarche que je veux rencontrer les Françaises et les Français pour essayer de tracer ce chemin exigeant. C’est dans cette démarche que je veux prendre en compte toutes les sensibilités de notre pays pour définir tout au long des prochaines semaines ce que doit être une politique de rassemblement national.
Cette nécessité s’impose à chacun d’entre nous, candidats, responsables, citoyens. Il en va d’une exigence morale. Il en va du respect des Français. Il en va de l’honneur de la politique.