Villepin a son QG de campagne… pas ses signatures

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Lors de sa conférence de presse du 13 décembre, Dominique de Villepin avait annoncé qu’il présenterait à la mi-janvier son équipe de campagne ainsi que son QG. Il fallait bien quelques semaines à ses équipes, encore étourdies par son annonce de candidature deux jours plus tôt, pour dégoter le local en question, se mettre à la recherche des 500 parrainages requis et tout simplement pour constituer un staff de campagne en ordre de marche. Pour le local, c’est chose faite, affirme-t-on à République solidaire (RS) : il aurait été trouvé – « le bail est signé », précise-t-on même. Il sera 91bis rue du Cherche-Midi, dans le 6ème arrondissement. Dominique de Villepin devrait donc l’inaugurer à l’occasion de ses voeux à la presse, mi-janvier, qui lui donneront aussi l’occasion de présenter son équipe.

Pour le reste, là où, pour la plupart des candidats, la déclaration de candidature constitue une formalité avant laquelle leurs soutiens se sont déjà largement mis au travail, des semaines, voire des mois durant, ceux de Dominique de Villepin reconnaissent volontiers qu’ils s’y sont pris tard, tant l’entrée en campagne de Villepin était incertaine. Jean-Pierre Grand, président deRS, fait mine de ne pas s’inquiéter pour autant. « Dominique deVillepin est en train de s’organiser. La collecte de signatures se poursuit à un rythme normal. Il y a les rencontres avec des journalistes, les déplacements en province se préparent. » Pas question pour autant d’annoncer encore l’agenda de l’ancien Premier ministre, ni les villes ni les dates ne sont encore fixées.

« Campagne citoyenne »

Quant aux équipes, on ne donnera pas de nom. On sait que Dominique de Villepin pourra compter sur les fidèles Brigitte Girardin, Jean-Pierre Grand, bien sûr, le député Marc Bernier et le conseiller Daniel Arlaud. Mais, ces derniers jours, il a plutôt été question de départs, en réalité, comme celui de Christophe Carignano, chargé des réseaux sociaux et sites internet de RS, révélé par Marianne2, ou de Xavier Jaglin, ce président de fédération « démissionné » parce qu’il avait appelé à un rapprochement avec Bayrou. Mais Jean-Pierre Grand l’assure : « Il y a du monde, des citoyens qui se mettent à la disposition de Dominique de Villepin. De toute façon, on n’a pas les moyens de payer de nouveaux conseillers. Donc ce sera une campagne économe, ce qui, par les temps qui courent, n’est pas un handicap, au contraire ! Ce sera mieux perçu. »

Tout le monde n’est pas convaincu par l’optimisme de Grand : « Une campagne citoyenne, c’est une autre façon de dire qu’on fait campagne sans argent et sans talent », persifle un ancien membre de RS, déjà résigné sur les promesses de Villepin au mois de décembre. « Villepin pensait sincèrement qu’il serait à 7 % aujourd’hui. Je suis prêt à parier qu’il ne sera pas candidat. D’ailleurs, il n’aura pas ses signatures. Les maires de droite comme de gauche sont terrorisés à l’idée de le parrainer. » Force est de constater qu’au PS, ni Martine Aubry ni Benoît Hamon ne se sont privés d’appeler les maires socialistes de France à réserver leur précieux paraphe à François Hollande. Une façon détournée de leur déconseiller de soutenir d’autres « petits » candidats… Sur la question des signatures, même Grand est très loin de fanfaronner. La lettre écrite par Villepin aux maires de France en décembre aurait fait son petit effet, mais « le risque de ne pas les atteindre n’est pas écarté », reconnaît-il.

Dimanche, les cadres de République solidaire seront réunis en conseil national, autour de Dominique de Villepin, à huis clos, dans un hôtel de la place de la République, à Paris. Dans leur invitation, Marc Bernier et Jean-Pierre Grand les invitent à venir aborder les « aspects pratiques » de la campagne avec eux. Il y a un peu plus de six mois, le 1er mai 2011, il avait déjà tenté de galvaniser ses cadres, échaudés par le semi-flop du programme. Certains étaient sortis de la réunion en assurant viser « 2 000 à 3 000 signatures ». On disait même que la question des parrainages n’en était « plus une ». Le mois de mai paraît bien loin…

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