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Commune de sceaux, Hauts de seine, Nicolas Sarkozy, Patrick Devedjian, UMP
Se dirige-t-on vers la fin de l’hégémonie de l’UMP dans les Hauts-de-Seine ? Sur les treize circonscriptions de l’ancien pré-carré sarkozyste, quatre des dix fiefs détenus par l’UMP-NC (2e, 5e, 10e et 13e circonscriptions) semblent menacés lors des élections législatives des 10 et 17 juin.
Ce constat surgit à la lecture des résultats de l’élection présidentielle. Dans ce département, Nicolas Sarkozy ne recueille que 50,52 % des suffrages exprimés au soir du second tour. Bien loin des 55,67 % de 2007. « Antony, Montrouge, Issy-les-Moulineaux… François Hollande arrive en tête dans neuf villes détenues par la droite. Et parfois de manière significative, avec plus de 58 %, souligne Pascal Buchet, premier secrétaire fédéral du PS dans les Hauts-de-Seine. Pour la gauche, le département était une terre de mission, elle devient une terre de conquête. »
EMIETTEMENT
Le report des voix issues du premier tour rend néanmoins la dynamique de la gauche plus incertaine. Surtout, « elle ne prend pas en compte l’ancrage politique des figures locales de la droite dans leur circonscription », ajoute Jean-Jacques Guillet, député de la 8e circonscription et président du comité départemental de l’UMP. Reste, que le parti « majoritaire » enregistre, dans les Hauts-de-Seine, un nouvel émiettement de son électorat après les alertes des élections régionales et cantonales de 2010 et 2011.
« Le recul est globalement le même en France que dans le département, de l’ordre de 5 points », expliquent pour dédramatiser les responsables à droite. Mais le symbole politique est fort sur le terres de l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine. Pour Patrick Devedjian, député de la 13e circonscription et président du conseil général des Hauts-de-Seine, une partie des électeurs a cherché à sanctionner la tonalité droitière de la campagne du candidat Nicolas Sarkozy. « Je ne suis pas convaincu que les clins d’œil ou appels aux électeurs du Front national ont été de nature à nous servir », a-t-il lancé, le soir du 6 mai, devant l’assemblée départementale à Nanterre.
EVOLUTION SOCIOLOGIQUE
Hormis Sceaux, les trois autres villes – Antony, Châtenay-Malabry et Bourg-la-Reine – qui composent la circonscription du conseiller général des Hauts-de-Seine ont choisi François Hollande. Une liste commune de la gauche pourrait ainsi l’emporter dans sa circonscription. « On sait que le gain de la circonscription sera difficile. On n’est pas à Boulogne ou à Saint-Cloud… », avoue-t-on dans les équipes de campagne de l’UMP.
Car à gauche comme à droite, on pointe l’« évolution sociologique » du sud du département. « L’augmentation des prix de l’immobilier à Paris à modifié le tissu sociologique de notre département. On voit une partie de l’électorat parisien, qui a porté Bertrand Delanoë dans les années 2000, s’implanter dans nos communes », explique le patron départemental des socialistes, Pascal Buchet. Un nouveau vote qui s’ajoute, selon lui, « à un vote modéré, fatigué du clientélisme et du népotisme de la droite locale, comme on l’a bien vu lors de l’affaire de l’Epad [l’Etablissement public pour l’aménagement de la Défense]« .
Des divisions internes à Colombes et à Levallois pourraient également menacer la réélection de Manuel Aeschlimann et de Patrick Balkany dans la 2e et 5e circonscription. Des affaires de clans, que l’UMP espère régler lors de déjeuners organisés entre les différents responsables locaux. « C’est indispensable », admet-on chez les militants. Au risque d’être menacée dans d’autres circonscription, selon le responsable socialiste. « En cas de triangulaire dans la 9e circonscription de Boulogne-Billancourt, entre Thierry Solère, Claude Guéant et le candidat PS, il n’est pas impensable de voir un élu de gauche arriver en tête au second tour. Dans les Hauts-de-Seine tout devient possible… »
Ce constat surgit à la lecture des résultats de l’élection présidentielle. Dans ce département, Nicolas Sarkozy ne recueille que 50,52 % des suffrages exprimés au soir du second tour. Bien loin des 55,67 % de 2007. « Antony, Montrouge, Issy-les-Moulineaux… François Hollande arrive en tête dans neuf villes détenues par la droite. Et parfois de manière significative, avec plus de 58 %, souligne Pascal Buchet, premier secrétaire fédéral du PS dans les Hauts-de-Seine. Pour la gauche, le département était une terre de mission, elle devient une terre de conquête. »
Maxime Le Roux
Source : Le Monde.fr | 14.05.2012 •