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Mes chers amis, je suis très heureux d’être ici avec vous ce soir.

Mais l’investiture qui va être donnée par notre parti à M. Laurent m’attriste profondément.

Depuis 7 ans, je suis élu et réélu à la tête de l’UMP de Sceaux. Je m’investis à chaque élection pour notre parti. Si je le fais, c’est sans contrepartie aucune ; seulement pour les valeurs que je défends.

Quelles sont mes valeurs ? Les valeurs du gaullisme. Éthique et probité. Et je m’y tiens.

J’ai travaillé avec Monsieur Laurent entre 2001 et 2008 et me suis rendu compte à quel point il n’était pas en phase avec l’UMP, comme tu le sais Patrick. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons décidé ensemble de mener une liste contre lui en 2008.

Nous n’avons pas pris la mairie. Pourquoi ?

Parce que comme beaucoup ici, nous pensons que M. Laurent a passé une alliance occulte avec le PS contre nous. Calculé ou pas, le PS n’a pas présenté de liste au second tour en 2008 et a donné des consignes de vote officieuses pour M. Laurent. La presse s’en est d’ailleurs fait l’écho. Le PS lui a laissé le champ libre pour la victoire. Quelle en a été la contrepartie ? On se le demande. Voici un bel exemple des méthodes que je dénonce.

Rappelons-nous aussi ce soir la façon dont Monsieur Laurent parle de nous.

Je cite Le Parisien du jeudi 13 mars 2008 : « Sans élus PS, on va se retrouver face à une UMP sans foi ni loi. Avec eux, c’est le devoir d’égoïsme qui prime. Cela me déprime d’avance… » Ce sont des mots que l’on n’oublie pas. Alors me direz-vous :  » il a le droit de changer d’avis ». Mais à ce point-là, permettez-moi de m’interroger ! Quant à moi, j’ai une ligne de conduite. Je m’y tiens et je m’y tiendrai.

J’ai la responsabilité de l’UMP à Sceaux depuis 7 ans et les résultats obtenus à toutes les élections parlent pour moi :

– Élections Régionales de mars 2010 pour Valérie Pécresse, laquelle a obtenu la majorité à Sceaux, réalisant le meilleur score de la circonscription.

– Élections Présidentielles et Législatives en 2007 puis en 2012 où nous avons obtenu des scores remarquables malgré un contexte national difficile.

– Sans oublier les Européennes en 2009 et les Sénatoriales en 2011.

Tout cela est le fruit d’un travail assidu et permanent.

Sans aucun soutien de la majorité municipale, j’agis pour Sceaux et pour l’UMP.

Je le répète, je n’ai jamais vu Monsieur Laurent à mes côtés.

Alors me direz-vous, la volonté impérieuse des partis est prioritaire et l’UMP a décidé de s’allier à l’UDI, et donc avec le Modem depuis peu. Je pense que dans la plupart des villes de France où ces alliances sont nécessaires, il ne doit y avoir que des bénéfices. À Sceaux, il en est tout autrement.

Je sais ce que pensent nos adhérents car je suis plus que quiconque à leur contact et à leur écoute en tant que délégué de ville. Je vous le dis, pour la plupart, ils n’ont nullement l’intention de voter pour Monsieur Laurent. En faisant alliance avec lui, notre parti va donc perdre, comme aux cantonales de 2011 où Monsieur Laurent avait obtenu l’investiture UMP.

Comble du comble, dans un canton majoritairement à droite, il a perdu face à un inconnu qu’il méprise. Monsieur Laurent a perdu ces élections cantonales pour des raisons extrêmement claires.

Les mêmes raisons qui nous avaient amenés à créer une liste sous nos couleurs en 2008 :

. Les Scéens ont un ras-le-bol profond de sa gestion.

. Ses méthodes de gouvernance sont rejetées par notre électorat. 

Dans ce contexte, avant que notre parti ne prenne quelque décision que ce soit pour les prochaines municipales, nos adhérents auraient dû être consultés, comme cela est d’ailleurs expressément prévu dans l’article 3 des statuts que nous avons votés en juin dernier. Je regrette profondément que cette voie n’ait pas été choisie.

On me parle de rassemblement… Mais de quel rassemblement s’agit-il ?

Le mariage de la carpe et du lapin n’a jamais constitué un rassemblement. C’est une alliance de circonstances. Je crains malheureusement que cela ne soit perçu par nos électeurs comme étant des manœuvres grossières sans substances. Or, la situation nationale est très préoccupante. Le désamour des Français envers la politique et les hommes politiques en général devient une menace pour notre démocratie. Nous avons un devoir d’exemplarité.

Monsieur Laurent ne s’est jamais mobilisé pour faire gagner notre parti. Nos électeurs le savent.

Bien entendu, il ne m’a pas échappé que Monsieur Laurent a fait une exception aux dernières législatives en mettant son nom en bas de quelques documents de campagne de notre candidat. Sans doute avait-il en tête les prochaines élections municipales et espérait-il déjà une investiture de l’UMP. Nous en avons aujourd’hui la preuve.

Nos électeurs en concluront qu’il s’agit d’un jeu de systèmes.

Ennemi en 2008… Ami en 2014… Force est de constater que tout cela est peu lisible et totalement incohérent. Quelle image souhaitons-nous donner en tant que parti institué qui doit être un des socles de notre démocratie ? C’est ce qui m’importe et me préoccupe pour l’heure. Car si le populisme monte partout en France, c’est bien parce que la parole des hommes politiques a été fortement dévalorisée ces dernières années.

Quant à moi, et je veux que ce soit clair, je n’ai aucune animosité ni acrimonie contre Monsieur Laurent. Je me bats contre ses méthodes. J’ai des positions claires depuis toujours et je m’y tiendrai. Je suis très à l’aise car je suis cohérent et fidèle à mes idées.

C’est pourquoi je vous informe que mes valeurs m’interdisent de participer à cette mascarade de rassemblement, à ce ralliement de circonstance et pour tout dire, à cette aventure vouée à l’échec.

Patrick, j’ai toujours eu plaisir à travailler avec toi et avec ta femme Sophie. J’ai beaucoup d’amitié pour vous. Et c’est en tant qu’ami que je dois te dire que tu commets une erreur politique à Sceaux en facilitant l’investiture de Monsieur Laurent. D’autant qu’il y a deux tours ! Car donner l’investiture de l’UMP à un candidat qui a été soutenu en 2008 par Monsieur Buchet, maire socialiste de Fontenay-aux-Roses, revient à nous renier.

Pour conclure, mes chers amis, vous l’aurez compris, je présenterai donc une liste afin de défendre la cohérence de nos engagements. Je compte sur votre soutien pour que nos valeurs l’emportent.

Merci à tous !