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Il me faut dabord répondre à une question préalable parfaitement légitime : qui suis-je pour vous interpeller
ainsi à la première personne du singulier, et, qui plus est, pour vous mettre en accusation ? De
quelle autorité, de quel mandat puis-je me prévaloir ? Javoue que je nai aucune autorité, aucun mandat, si
ce nest que je suis citoyen dun pays dont vous avez la charge à léchelon suprême. Vous êtes censé agir pour
mon bien, vous parlez officiellement en mon nom, je suis donc fondé à vous prendre à partie. Bien entendu,
je ne le fais pas en fonction de mon intérêt personnel, mais en considération de ce qui me paraît être le bien
de la France. Quand je parle de son bien, je nentends pas seulement sa situation matérielle présente, encore
que ce soit un élément à prendre en compte, jai en vue sa substance, son être profond, qui senracine dans le
passé et qui doit se développer dans lavenir. Sous cet angle, il mest apparu que vous avez commis, et que
vous projetez de commettre, non seulement des erreurs, mais de véritables fautes, assez graves pour peser
de façon néfaste sur le destin de notre pays. Cest pourquoi il eût été très insuffisant de vous adresser de
simples critiques ou de simples reproches. Jen suis donc arrivé, sans me prendre évidemment pour Zola, à
vous accuser. Nayant, comme je vous lai dit, ni autorité ni mandat, je nai, en contrepartie, rien à ménager.
Je mexprime donc librement, tout en ayant le sentiment que, par la même occasion, mes propos rencontrent
lassentiment de nombreux Français.
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