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JOEL SAGET / AFP
Un portrait géant de Nelson Mandela a été accroché sur la facade du ministère des Affaires étrangères à Paris, le 6 décembre.
Paris n’est pas Londres
Mais à côté des grands concerts londoniens contre l’apartheid, la mobilisation parisienne restera tiède. « Lorsque, après sa libération, il est accueilli le 7 juin 1990 au Trocadéro, il n’y a pas la même foule qu’à Trafalgar Square », compare Yves Laurin, qui explique ce manque d’intérêt par « l’effet de distance historique et culturelle » séparant la France de cette partie de l’Afrique.
Pourtant, si Nelson et Winnie Mandela viennent alors à Paris, c’est pour remercier la France de son soutien. À travers, en particulier, les sanctions commerciales contre le régime d’apartheid décrétées par le gouvernement de Laurent Fabius en 1985 et les bons offices joués par Danièle Mitterrand. Quand il revient en 1996, cette fois comme président de la « nouvelle Afrique du Sud », il reçoit tous les honneurs d’une visite d’État. Mais la ferveur populaire manquera encore.
Une promotion ENA Mandela
« Choisir son nom pour notre promotion de l’ENA n’a pas fait l’unanimité », se souvient ainsi Antoine Michon, qui appartient à la « promotion Mandela » de 2001. Plus tard consul de France au Cap, il a dû gérer maintes demandes de personnalités politiques françaises devenues très désireuses de rencontrer Nelson Mandela. Nicolas Sarkozy aura été le dernier à avoir, en 2008, ce privilège. « Ce n’était pas tant pour le contenu de ses idées que nos dirigeants se pressaient pour le voir, observe le diplomate français, mais pour la défense des idées qu’il incarnait, celle d’une ténacité prête à aller, comme Mandela l’a déclaré, jusqu’au sacrifice. »
http://www.la-croix.com 06/12/2016