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Budget de la commune de sceaux, Christian Lancrenon, Elections municipales Sceaux, Mairie de Sceaux, Ville de Sceaux

Le contexte économique actuel rend les décisions à prendre particulièrement difficiles. La ville a pris des habitudes et se remettre en cause est loin d’être évident.
Il est toujours facile de tout critiquer quand on ne détient pas les rênes du pouvoir.
Élu depuis 1995, je sais que certaines décisions sont difficiles à prendre vu les incidences, notamment au niveau humain.
Tout comme notre vie personnelle, la vie politique est faite de choix.
L’une influe sur notre vie familiale, l’autre sur la vie de la cité, sur la vie collective.
Les décisions que nous prenons à titre privé dépendent de critères simples.
Si l’on emprunte, c’est en fonction de nos revenus et de nos capacités de remboursement.
Mais il arrive un moment où il faut se rapprocher d’une gestion raisonnée.
Surtout dans les périodes de crises. Quitte à réajuster certains projets.
Dans un budget familial, il s’agit de nos biens et de notre argent.
Dans un budget communal, il s’agit des deniers publics, de l’argent du contribuable et des biens publics.
Pourquoi ne pas essayer de tendre vers une gestion basée en fonction des capacités financières ? Ce sont des évidences que l’on a eu trop tendance à oublier dans la gestion des collectivités locales françaises.
Encore une fois, les décisions politiques comportent des risques et il est important de raisonner en ayant une vision de la ville que nous voulons pour demain.
Le meilleur exemple de décision politique qui n’a pas été évidente à prendre est quand, sous le dernier mandat de Peirre Ringenbach, nous avons décidé de reprendre le cinéma Trianon puis de le reconstruire. Si cela paraît évident aujourd’hui, ça ne l’était vraiment pas à l’époque. Le succès a été rapidement au rendez-vous et se confirme chaque année davantage. La rénovation de la halle du marché du centre est un autre exemple positif. Je suis le premier conscient de ces choix qui ont été faits pour le bien de notre ville.
Mais il arrive un moment où il faut savoir dire stop !
Alors que la dette a dépassé les 50 millions d’euros, j’entends en ce moment certains de mes collègues de la majorité municipale dire à des Scéens : « oh, vous savez, la dette, ce n’est pas si grave. Vous vous êtres bien endettés pour acheter votre appartement ou votre maison… C’est pareil pour la ville. »
Eh bien non. Ce n’est pas pareil, surtout quand on voit que notre dette est passée de 10 millions d’euros en 2001 a plus de 50 millions en deux mandats.
Si encore nous avions un plan financier avec l’espoir de nouvelles dotations de l’État et autres rentrées financières, ce serait acceptable.
Mais c’est le contraire ! Nous savons depuis des années que nous aurions de moins en moins de rentrées financières. Tous les signes ont au rouge au niveau économique.
Parmi les 450 plus grandes communes de France, nous sommes en deuxième position des villes aux impôts les plus lourds ! Pouvons-nous continuer à ponctionner les Scéens ? Vous vous félicitez de ne pas augmenter les impôts. Mais heureusement encore ! Nous sommes les deuxièmes de France. Nous sommes au taquet ! Les Scéens sont à bout. Est-ce que vous vous rendez compte que ça gronde dans la ville ?
Ce que je reproche, c’est ce même refrain que l’on entend à chaque vote de budget. Je soupçonne d’ailleurs que vous fassiez chaque année un copié-collé de certains paragraphes.
Il y a un rajout cette année du fait de l’augmentation de la TVA au premier janvier qui provoque un surcoût de 450 000 euros en effet.
Mais il y a des exemples d’arguments redondants :
. Difficultés économiques.
. Baisse des dotations de l’État.
. Augmentation des charges qui pèsent sur les collectivités territoriales.
. Ponctions nouvelles.
Etc. Etc.
Vous le saviez depuis toujours ! Pourquoi ne pas avoir anticipé ?
Vu la crise économique – les crises devrais-je dire – qui durent et durent encore, nous savions que les collectivités locales devraient être davantage responsables en ne comptant plus sur l’État. Il est trop facile de se plaindre après coup.
Nous avons assisté à une véritable fuite en avant comme si de rien n’était.
On se réveille aujourd’hui affolé tout en voulant continuer à dépenser.
Encore une fois, je sais que les décisions à pendre sont parfois douloureuses et que rien n’est facile. Mais quand le vase déborde, il faut savoir dire stop et faire les bons choix.
. L’exemple de la déclassification du quartier des Blagis décidé par l’État(*) va entraîner de nouvelles dépenses et celles-ci seront indispensables si nous voulons garder une politique sociale active. Il faudra trouver les ressources.
(*) Le quartier des Blagis n’est plus considéré comme « zone urbaine sensible ». Cele va entraîner une diminution des ressources. Pour prendre l’exemple du CSCB, la perte sera de près de 100 000 euros.
. Si le mercredi est choisi dans le cadre de la réforme sur les rythmes scolaires, là aussi il faudra trouver les ressources nécessaires. Des choix devront donc être faits.
. Vous prenez en exemple le site Internet sceaux-shopping.fr. Les remontées que j’ai ne confirment absolument pas le succès dont vous parlez. Si l’idée est séduisante, elle l’est avant tout en théorie, sur le papier. J’avais dès le départ émis beaucoup de réserves sur la faisabilité et surtout sur l’adhésion des Scéens à ce concept. Était-il raisonnable que Sceaux soit cobaye dans cette opération ? Ne pouvions-nous pas attendre des résultats probants d’autres communes afin d’adapter le système à nos spécificités ou bien le remettre en cause ?
. Vous prenez en exemple la requalification du site sportif des Blagis.
Tout le monde s’accorde à dire qu’il est nécessaire de réhabiliter ce site.
Il y a eu projets sur projets et il était temps de proposer enfin quelque chose.
Mais pas de cet ordre ! Pas en prévoyant de dépenser près de 10 millions d’euros, Même si nous pensons avoir 4,6 millions de subventions.
. On a trop souvent pris l’habitude de créer le besoin.
Nous serions dans une période florissante, pourquoi pas ? C’est loin d’être le cas.
. Vous parlez de l’activité musculation. Est-ce que tout le monde sait ici combien il y a de Scéens concernés par la musculation ?…
36,7 % ! Je l’ai appris ici-même lors du conseil municipal du 27 juin dernier. Vous allez me dire que les non Scéens paient plus cher, mais la différence n’est pas significative et l’on prévoit une salle beaucoup plus importante alors que l’on connaît l’utilisation qui en est faite. Tout cela n’est pas raisonnable, même si encore une fois il est nécessaire de réhabiliter ce lieu unique au cœur du quartier Marne-Musiciens.
. Vous parlez enfin d’économies récurrentes en communication.
Vous nous demandez toujours de vous citer des exemples d’économies.
En voici un : pourquoi avoir pris une agence de communication extérieure pour organiser vos réunions d’écoute des Scéens fin 2012 début 2013 donc il y a un an ?
Était-ce si indispensable de passer par une agence et de dépenser 150 000 euros en coût global ? N’était-il vraiment pas possible d’organiser ces réunions nous-mêmes, c’est à dire les élus, avec les services de la ville dont le service événementiel et le service communication ?
Si les subventions aux associations sont importantes pour assurer la vie et le dynamisme de notre ville, dépenser pour ce telles actions ne se justifie pas.
. Ce ne sont pas les sommes prises individuellement qui affolent, mais la somme de toutes ces dépenses qui font beaucoup à la fin de chaque mois et en fin d’année.
De plus en plus de Scéens voudraient un signe fort pour stopper cet engrenage.
Il est vrai que des efforts sont faits en matière d’économies. Mais est-ce suffisant quand on voit des dépenses que beaucoup jugent déraisonnables ?
. Ne devons-nous pas rassurer davantage la population ? Je pense personnellement qu’elle a besoin d’un message fort qui commencera par un changement d’équipe et donc de politique.
Christian Lancrenon