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Jeudi 6 mars 2014

Discours prononcé mercredi soir à Strasbourg lors d’un grand rassemblement de soutien à la candidate de l’UMP Fabienne Keller.

Mes chers amis,

Dans 18 jours, le peuple français va s’exprimer pour la première fois depuis 2012.

Cette élection est décisive pour notre pays et elle est importante pour Strasbourg.

Strasbourg n’est pas seulement la capitale de l’Alsace, c’est la ville de la réconciliation franco-allemande, c’est la ville symbole de la France en Europe, cette Europe qui est aujourd’hui menacée pas la crise ukrainienne. Je me réjouis que la diplomatie semble avoir repris ses droits. Après une escalade inutile et dangereuse de menaces et de déclarations grossières, l’Ukraine, la Russie et l’Europe ont commencé à parler. Il était temps. Cette crise réclame beaucoup de sang froid car c’est l’unité de notre continent qui est en jeu, et ce faisant, je souhaite que la France prenne toute sa place dans la médiation afin de désamorcer le scenario d’une nouvelle guerre froide.

Strasbourg a un passé prestigieux et une aura incontestable, mais la ville doit être au rendez-vous des premières places européennes.

Pour cela, il faut créer les conditions d’une relance de l’activité à Strasbourg en maitrisant la fiscalité locale qui ne cesse d’augmenter, en soutenant les acteurs économiques qui doivent être en mesure de répondre à leurs concurrents allemands, en multipliant les liens entre l’université, la recherche et les entreprises.

Le maire actuel n’a pas été à l’offensive sur trois enjeux majeurs pour renforcer Strasbourg :

l’enjeu de la LGV Rhin-Rhône actuellement à l’arrêt

l’enjeu du contournement qui doit être accéléré

l’enjeu du rayonnement de Strasbourg qui doit défendre son image et ses atouts en Europe

 

Fabienne Keller a l’expérience et l’intelligence pour relever ces défis.

Son bilan à la mairie de Strasbourg est incomparablement plus solide que celui de son successeur qui a dépensé en vain plus d’énergie à vouloir généraliser les zones à 30 km/h qu’à baisser les impôts.

Je connais Fabienne : c’est une femme de cœur et d’action. J’aime sa tolérance, sa rigueur intellectuelle, son sens de l’intérêt général.

Pour elle et avec elle, je vous demande de vous battre de toutes vos forces pour faire gagner l’alternance à Strasbourg.

Je vous le dit simplement : la victoire est ici possible si tout le monde s’y met !

 

C’est pour cela que nous avons décidé, avec Jean-Pierre Raffarin et Jean-François Copé, d’agir ce soir ensemble, collectivement… et demain, je serai aussi au côté d’Alain Juppé pour aller soutenir nos candidats en Gironde.

Depuis 2012, notre famille politique a traversée des périodes très dures…

Mais l’UMP est notre bien commun.

L’intérêt national nous commande d’être rassemblés et combattifs.

Je parle de l’intérêt national car quel est le risque ?

D’un côté, celui de voir le pouvoir actuel continuer de s’entêter dans l’erreur, entraînant dans son sillage les derniers restes de l’énergie française ;  de l’autre côté, celui de voir notre société basculer dans le désordre, la contestation violente et la radicalisation.

Face à ce risque, l’unité de l’UMP est un devoir !

 

L’enjeu de cette élection est fois local, projet contre projet, personnalité contre personnalité, mais l’enjeu est aussi national.

Stagnation économique, montée du chômage, accroissement de l’insécurité, radicalisation de la société…

Malgré ce bilan calamiteux, malgré la colère du pays, le Président de la République reste convaincu que sa stratégie est la bonne.

Voilà pourquoi nous n’avons pas d’autre choix que d’utiliser notre bulletin de vote pour lui dire ce que nous pensons de sa politique.

Il faut que le Président de la République regarde la réalité en face et il ne la regardera que s’il subit une sévère correction aux élections municipales.

Après 20 mois d’exercice du pouvoir, le temps du premier bilan est venu !

 

J’accuse François Hollande d’avoir placé la France au bord de la récession.

Notre pays espère en 2014 sur sur moins de 1% de croissance tandis qu’aux Etats-Unis, l’objectif est de 2,9% de croissance, de 1,7% en Allemagne, de 2,4% au Royaume Uni.

Bref, tous ces Etats sont en train de redémarrer fortement, sauf le nôtre.

Pourquoi ?

Parce que le gouvernement a étouffé le moteur économique, les entreprises et les ménages sous les impôts.

Plutôt que de baisser fermement les dépenses publiques pour réduire les déficits, les socialistes ont demandé aux Français de payer la facture de leur politique.

50 milliards d’impôts supplémentaires depuis l’arrivée de la Gauche. Du même coup, tout c’est enrayé : l’investissement, l’innovation, la consommation, la motivation des salariés.

Acculé par son échec économique, le Président de la République a fait de son «pacte de responsabilité» l’alpha et l’oméga de sa politique.

Ce pacte a été présenté il y a près de deux mois et il est en train de se diluer dans les méandres des négociations…

Deux mois, et nous sommes toujours dans le flou concernant ses orientations précises, sa mise en œuvre, son financement, sans parler des contreparties absurdes exigées aux entreprises.

Pour bénéficier d’une baisse des charges, les entrepreneurs, devront – nous dit-on – s’engager à embaucher, à amplifier le dialogue social, à  investir en France…

Comme si les PME du Bas Rhin pouvaient s’engager sur tout cela alors qu’elles jouent chaque jour leur avenir.

 

Baisser les charges de nos entreprises, ca n’est pas leur faire un «cadeau», c’est permettre aux entreprises et leurs salariés de se battre à armes égales avec leurs concurrents allemands, de restaurer leur marges, d’élargir leurs marchés, d’innover et, à fortiori, de créer des emplois.

 

J’accuse le Président de la République d’être impuissant face à l’augmentation du chômage et d’avoir pris ses rêves pour la réalité.

Depuis l’été 2012, notre pays compte 300.000 chômeurs de plus. Le pari de François Hollande d’infléchir la courbe du chômage est un échec.

Cet échec était prévisible car ça n’est pas sur-réglementant les entreprises et en multipliant les contrats subventionnés qu’on change la donne.

Avec plus de 3 millions de chômeurs, maintenant il faudrait oser !

Oser en assouplissant le droit du travail.

Oser en sortant des 35 heures, en donnant la liberté aux entreprises de négocier le temps de travail en fonction des besoins du terrain.

Oser en mettant le paquet sur l’apprentissage plutôt que sur les emplois jeunes dans les structures parapubliques.

Oser aussi en réformant de fond en comble notre système de formation professionnelle, en particulier en faisant ce que nous avions proposé en 2012, c’est à dire en obligeant tout chômeur de longue durée à accepter une formation professionnelle, et à l’issue de cette formation à accepter l’emploi qu’on lui propose sous peine de voir son allocation réduite.

La France n’a pas besoin de prudence, de petites habiletés, de petits accommodements pour se redresser mais de rupture !

 

Echec sur la croissance, échec sur l’emploi, mais il n’y a pas que cela…

J‘accuse le Président de la République de menacer la souveraineté financière de la France.

Récemment, le Président de la Cour des comptes et la Commission européenne ont officiellement alerté le gouvernement sur un point que je ne cesse de rappeler : les objectifs en matière de déficits ne sont pas tenus, les dépenses de l’Etat ne sont pas réduites, quant à la dette, elle continue d’augmenter et atteint des records avec 2000 milliards d’euros !

Chaque enfant qui nait a au-dessus de son berceau 30.000 euros qu’il faudra bien un jour rembourser.

Pour moi, cette ardoise constitue une faute politique et morale car ça n’est pas à nos enfants de payer notre imprévoyance.

 

J’accuse le Président de la République de ne pas s’engager personnellement et fortement pour assurer l’ordre public.

Depuis deux ans, il n’arbitre pas les querelles entre son ministre de l’intérieur et son ministre de la Justice, il laisse Manuel Valls s’agiter, bondir sur tous les faits divers, exploiter toutes les polémiques, mais la réalité n’a que faire des caméras et des coups de menton.

Les chiffres de la délinquance pour 2013 sont mauvais, et les Français sont en droit de réclamer du ministre de l’Intérieur un peu moins de communication et plus de résultats.

Le rôle du Chef de l’Etat c’est de tout faire pour épauler les forces de l’ordre qui doivent pouvoir compter sur une Justice rapide et ferme et non désarmée par la multiplication des peines de substitution et la fin des peines planchers.

 

Le rôle du chef de l’Etat c’est de rappeler à leur responsabilité les familles… Car le sens du bien et du mal, c’est d’abord à la maison que cela s’enseigne !

Ce ne devrait pas être le rôle permanent de la Police ou de la Gendarmerie que de rappeler à des gamins qu’à 22 heures on ne traine pas dans la rue.

Ce ne devrait pas être aux enseignants de rappeler sans cesse à leurs élèves que le respect des autres est un principe cardinal.

Et réciproquement, j’ajoute que ca n’est pas à l’Etat et à l’Ecole de s’ingérer dans l’éducation privée des enfants, pas plus que ca n’est à l’Etat et aux collectivités locales d’ouvrir, comme à Strasbourg, des salles de shoot.

On ne peut pas, d’un côté, demander aux parents de lutter contre le fléau de la drogue et de l’autre institutionnaliser son usage.

La responsabilité parentale, c’est une valeur à laquelle nous croyons, et c’est une responsabilité que le maire et ses adjoints peuvent faire partager en allant courageusement au contact des familles pour leur rappeler leurs devoirs.

Mes amis, face à la crise tous les Français devraient être fédérés autour d ‘une seule priorité, celle du redressement économique. Au lieu de cela, le gouvernement multiplie les projets de société qui dressent les citoyens les uns contre les autres.

 

J’accuse le Président de la République de diviser les Français.

Mariage pour tous, réécriture inutile de la loi Veil sur l’IVG, projet en faveur de l’euthanasie… sujet de société après sujet de société, le gouvernement multiplie les initiatives sociétales sans jamais s’interroger sur ce qui rassemble nos différences.

J’ai combattu le mariage pour tous, et je constate qu’une grande majorité de nos concitoyens est attachée au modèle de la famille traditionnelle.

Chacun est libre de ses opinions et doit être respecté dans ses convictions, mais je veux dire que la famille n’est pas une valeur ringarde et que notre politique familiale est une force de la France.

Voilà pourquoi je demande au gouvernement d’arrêter de s’ingérer dans la vie privée des Français.

 

J’accuse le Président de la République de confondre égalité et égalitarisme.

L’égalité, c’est l’Ecole républicaine qui entraine les enfants vers le savoir et l’excellence.

La gauche a combattu toutes les réformes de l’école depuis trente ans. Mettre les lycéens dans la rue est un exploit qui vaut à tous ceux qui l’ont réussi d’entrer au parlement sous les couleurs du PS.

Depuis plusieurs mois, la réforme bricolée des rythmes scolaires disperse les énergies, alors que la priorité est de restaurer la qualité de notre système éducatif qui est en train de décrocher.

 

L’Egalité, c’est aider à se relever celui qui met un genou à terre, mais c’est refuser que l’assistanat devienne une règle de vie.

La vraie solidarité, c’est celle qui mise sur l’honneur de l’Homme, celle qui l’aide à se remettre debout, pas celle qui achète sa résignation et son silence !

Voilà pourquoi je crois à la nécessité de conduire les chômeurs de longue durée à accepter un travail d’intérêt général de quelques heures par semaine car quand la société vous aide vous devez d’une manière ou d’une autre lui rendre ce qu’elle vous donne !

 

L’égalité n’est pas l’égalitarisme, et il est donc normal que celui qui travaille plus que son voisin gagne plus que lui, comme il est normal aussi qu’un chef d’entreprise qui n’a pas tout réussi renonce à percevoir des indemnités extravagantes.

Je rêve d’une France qui honore ceux qui se retroussent les manches et qui gravissent tous les échelons.

Il faut en finir avec ce mépris socialiste de la réussite, cette jalousie exacerbée entre nous, ce nivellement par le bas.

En République, chacun devrait pouvoir être fier d’avoir réussi et de le dire, car c’est le mérite qui permet de reconnaitre les individus à leur seul talent et leur seul courage.

 

J’accuse le Président de la République de ne pas assumer notre modèle républicain.

La Nation française a assimilé depuis des siècles des générations d’étrangers qui lui ont apporté leur énergie et qui sont parfois morts pour elle sur les champs de bataille.

Qu’importe à mes yeux les origines sociales, la couleur de peau, la religion, pourvu que le cœur soit généreux et respectueux de la France.

Mais aujourd’hui, l’intégration vire au naufrage et dans certains quartiers on ne se parle plus, on est dans une confrontation et non plus dans la fraternité.

 

Le gouvernement a annoncé des mesures sur l’intégration, mais comment lui faire confiance après la gestion calamiteuse de l’affaire Léonarda, François Hollande a démontré qu’il ne savait pas être ferme vis-à-vis de l’immigration clandestine ; et au surplus, il hésite à rappeler trois choses essentielles concernant l’intégration :

 

la première, c’est que vivre en France et devenir Français est un honneur qui se mérite ;

la deuxième chose, c’est qu’il appartient aux étrangers de faire l’effort de s’adapter à la République et non à la République de s’adapter aux étrangers… C’est comme cela que depuis 1789, la France est devenue une nation de citoyens et non une nation de communautés morcelées.

troisième chose : il faut accueillir moins pour intégrer mieux.C’est pour cette raison que je défends ….

 

Mes Amis, je combats ce gouvernement qui affaiblit notre pays et je dénonce le populisme qui l’entraînerait vers les ravins.

Il ne faut pas injurier les français qui sont tentés de voter pour le front national parce qu’il faudrait, pensent-ils, essayer « autre chose ».

Il faut les écouter, les respecter comme tous les citoyens, mais les respecter c’est les responsabiliser sur leur choix, c’est les éclairer sur l’absurde et dangereux programme du FN.

 

Ca n’est pas qu’un programme d’extrême-droite, c’est un programme de gauche et souvent même d’extrême gauche, avec les habituelles dénonciations du grand capital et des puissances de l’argent, avec la diabolisation de la mondialisation, avec le retour à la retraite à 60 ans de Mitterrand, avec l’augmentation de la dépense publique et le refus de réduire les emplois publics.

Et puis, c’est le suicide collectif avec la sortie de l’euro et la dévaluation sévère qu’elle provoquerait, entrainant la ruine des petits épargnants.

Le programme du FN, c’est la démagogie poussée à son extrême, et, croyez-moi, on ne résoudra pas les problèmes de la France ou de l’Alsace avec ce cortège de mensonges.

 

Mes amis c’est le moment du sursaut. Autour de nous, mes amis, trop de nos compatriotes pensent que la France est «fichue», et c’est vrai que dans un monde concurrentiel de 7 milliards d’habitants, la bataille est difficile.

Mais nous sommes la France, qui reste l’une des premières puissances internationales.

La France avec ses atouts industriels et agricoles, la France avec ses technologies et la richesse de son patrimoine, la France qui tout au long de son histoire a si souvent étonnée le monde par son inventivité et sa vaillance.

 

Nous sommes les héritiers de toutes les générations passées qui par leur travail et leur courage nous ont donné le privilège de pouvoir dire : «je suis français…. et j’en suis fier».

Lorsqu’il aura vingt ans, je veux que mon fils puisse toujours dire cette phrase…

 

Voilà pourquoi je me bats avec vous et avec Fabienne Keller.

Alors, pour Strasbourg, pour la France que nous aimons, nous devons nous mobiliser et nous rassembler pour aller chercher la victoire.

Vive la France et vive la République.