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par Georges AIMÉ
Il n’est pas utile de continuer à ratiociner, le premier parti de France, seul et vrai vainqueur des élections municipales, est le parti des abstentionnistes et cela amène trois constatations :
La première est, et je ne cesserai de le répéter, que le fait de ne pas vouloir reconnaître le vote blanc comme un suffrage exprimé est une lâcheté, conséquence d’une peur d’arriver derrière ce vote et d’ainsi de n’avoir qu’une légitimité relative. Ce que ne veulent pas admettre les oligarques qui nous gouvernent c’est que l’électeur soit devenu un citoyen informé et responsable, parfaitement capable de séparer le bon grain de l’ivraie.
Fini le temps où l’on pouvait « manipuler », « baratiner » et mentir effrontément sans qu’il y ait un retour de bâton. Le dernier à avoir usé de ce stratagème vient de le payer chèrement : il s’agit du Président de la République.
Certes, il existe bien ici où là quelques « rescapés » de cette époque révolue mais qu’ils fassent attention, cela va devenir de plus en plus difficile de tricher ou de voler ses concitoyens en jurant qu’on ne leur veut que du bien !
Seconde constatation : ne pas vouloir limiter les mandats à deux de suite aboutit à transformer une fonction en métier avec tout ce que cela comporte de compromission (ah ! les alliances de second tour), de corruption et de… soumission aux diktats de l’appareil des partis.
Troisième constatation : interdire le cumul des mandats sans réformer le « millefeuille » de nos représentations nationale et territoriale aboutit à augmenter le nombre d’élus avec tout ce qui en découle : impôts supplémentaires et inefficacité accrue.
De tout cela les Français ne veulent plus et l’UMP aurait grand tort de s’approprier une victoire qui n’est pas la sienne ! En s’abstenant ou en votant pour les « Verts », ce sont les électeurs de gauche qui ont battu le PS (en cela d’ailleurs ils n’ont fait que répéter ce qu’a subi en son temps Ségolène Royal).
Être élu par 35 % des voix au second tour d’une élection où 40 % des électeurs se sont abstenus relativise les « brillantes » victoires ! Après avoir « chassé » l’ancien Président de la République, les électeurs « chassent » le nouveau.
Nos concitoyens rejettent en bloc un système qui n’amène pas de réponses crédibles et cohérentes à leurs préoccupations, une politique erratique au plan intérieur et une totale absence de politique au plan européen, si ce n’est l’obéissance aveugle à celle prônée par la Banque centrale européenne et par sa plus fidèle inspiratrice Mme Merkel.
Ainsi leur a-t-on fait « avaler » qu’il n’était pas possible de lutter contre un bol de riz jusqu’à ce qu’ils découvrent qu’ils pouvaient aussi perdre leur emploi pour une assiette de « kartoffeln », que le « modèle » allemand chanté par bon nombre de nos dirigeants et d’experts de tout poil pouvait engendrer misère sociale et exploitation de travailleurs déplacés européens.
Dans ces conditions il faut s’attendre, lors des prochaines élections européennes, à un vote massif contre le « machin ». Et ce ne sont pas les cris d’orfraie des européistes « lamyfiant » ou « raffarinant » qui suffiront à faire changer d’avis sur une Europe qui ne se construit pas avec mais contre les peuples. (L’essentiel de ce journal est consacré à ce sujet, voir l’article détaillé de Paul Kloboukoff).
Le parti au pouvoir en France, quel qu’il soit, n’aura de salut qu’à travers un profond changement de la politique de rapprochement de certains États européens. Sans doute faut-il revenir sur une construction visant d’abord à faire travailler ensemble une dizaine d’États-Nations prêts – et ayant les moyens – à s’engager dans une politique d’harmonisation de leurs différents systèmes en commençant par la fiscalité, en passant par les règles concernant l’agro-alimentaire et les normes environnementales pour finir avec le droit du travail et la protection sociale.
Tout cela doit être fait en tenant compte des modes de vie, des moeurs et de l’Histoire des peuples concernés.
En attendant, il est vital pour chaque État de retrouver sa souveraineté en battant monnaie, en contrôlant ses frontières et en n’étant plus soumis aux desiderata d’une technostructure qui n’existe que par la carence de bon nombre de représentants politiques inutiles parce qu’inefficaces.
Si cela n’est pas possible, il faut faire ce qu’avait fait de Gaulle en son temps : la politique de la chaise vide.
La non prise en compte du résultat du référendum sur le traité établissant une constitution pour l’Europe est la brillante démonstration du mépris qu’a pour le peuple l’intelligentsia qui nous gouverne. Tout finit pas se payer.
J’attends avec une certaine impatience de voir la tête d’enterrement que vont faire nos brillantes « élites » le 25 mai à 20 heures. Ce ne sera pas la fête des mères mais le bal des amers !
Source : http://www.academie-gaullisme.fr publié le 18/04/2014