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Ce n’est pas le vote fonctionnaire qui a manqué aux socialistes, mais celui des salariés du privé, qui ont largement voté FN.
C’était un fait marquant de la précédente élection européenne. Les salariés du public, qui ont d’ordinaire une inclination plus marquée que ceux du privé à voter socialiste, avaient voté pour le PS dans les mêmes proportions que ceux du privé. Selon le sondage réalisé le 7 juin par CSA, jour du scrutin européen de 2009, ils étaient 19 % dans les deux cas. Cela n’avait pas été pour rien dans la contre-performance socialiste (16,5 % des voix au total).
La situation a été différente dimanche, si l’on en croit le sondage réalisé par le même institut. Les fonctionnaires n’ont certes pas plébiscité le parti au pouvoir, mais ils ont un peu plus voté pour lui qu’il y a cinq ans, avec un score de 21 %. Le gel du point d’indice décidé par l’exécutif jusqu’en 2017 n’a apparemment pas provoqué un divorce complet avec les fonctionnaires. Ce qu’a montré aussi l’échec de la journée de mobilisation des syndicats de la fonction publique le 15 mai. C’est d’autant plus marquant que, sur le strict champ de la fonction publique, 26 % des personnes interrogées par CSA ont déclaré voter pour le PS. Elles n’ont été que 14 % dans les entreprises publiques. Ce dernier score correspond au résultat total du PS dimanche dernier (13,9 %)
Chute des écologistes
Parmi les salariés du privé, le PS est en revanche tombé ce week-end à 13 % seulement, contre 19 % en 2009. Et ce n’est pas la gauche de la gauche qui en a profité. Facialement, le Front de gauche a certes doublé son score, à 8 %, chez les salariés. Mais, lors du précédent scrutin européen, le NPA en avait séduit 7 % quand, aujourd’hui, l’extrême gauche n’a pas dépassé 3 % dans le salariat. Si, du côté des fonctionnaires, la performance du Front de gauche marque une stabilité par rapport au cumul avec le NPA en 2009, à 13 %, chez les salariés du privé, on est à seulement 6 %.
Du côté des écologistes, on ne profite pas plus de la baisse du PS dans le salariat. La chute est encore plus forte que pour son score national. En 2009, EELV avait réussi à accrocher les salariés, du public comme du privé (18 % dans les deux cas). Cela avait contribué à son succès. Le soufflé est retombé là comme ailleurs, entre 8 % et 9 % dans le secteur public et à 7 % dans le privé.
Ce n’est ni le centre, stable à 9 %, ni l’UMP, en nette baisse (à 15 %, – 7 points), qui tirent profit de cet affaiblissement de la gauche dans le salariat, mais le Front national, qui fait un bond impressionnant, passant de 5 % à 32 %. 34 % des salariés du privé, soit un sur trois ayant voté, ont choisi le FN et un quart de ceux du public, soit davantage que le PS.
Source : fttp://www.lesechos.fr
