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 Michel de GrandiLa formaion anti-islamiste Nidaa Tounes arrive tête 83 siège 68 EnnahdhaLa formaion anti-islamiste Nidaa Tounes arrive en tête avec 83 siège contre 68 pour Ennahdha – AFP

Nidaa Tounes obtiendrait 83 sièges contre 68 à son rival islamiste Ennahdha

« Si nous perdons ces élections, nous allons travailler dur pour gagner les suivantes ». Encore tout auréolé du score historique qu’il avait réalisé en 2011, emportant 81 sièges sur 217, Ennahdha semblait moins certain, la semaine dernière, d’une nouvelle victoire aux premières élections législatives démocratiques qui viennent de se dérouler dans le pays.

Avant même que l’Isie, la structure indépendante chargée de l’organisation et du déroulement du scrutin ne donne des résultats provisoires, le porte-parole d’Ennahdha a reconnu, dès lundi, sa défaite face à Nidaa Tounes, Il semble même que l’écart entre les deux formations données favorites soit tel que ces toutes premières données aient valeur de victoire définitive.

Selon les premiers pointages, et alors que le taux d’abstention ressort à 61,8 %, Nidaa Tounes, la formation anti-islamiste arrive en tête avec 83 sièges, sa rivale Ennahdha n’en obtenant que 68. Il aurait fallu remporter 109 sièges pour obtenir la majorité absolue. Jusqu’à lors, beaucoup d’experts redoutaient qu’un écart trop faible entre les deux partis ne conduise à une coalition qui s’avère rapidement ingouvernable. Cela ne devrait pas être le cas.

De par la constitution, le Premier ministre est issu des rangs du parti qui a obtenu le plus grand nombre de voix. Sauf revirement, il reviendra à Nidaa Tounes de former le gouvernement. Ennhdha, de son côté, ne devrait pas a priori faire de difficultés sur l’octroi des portefeuilles. Dans un entretien avec les Echos, le parti rappelait, la semaine dernière, qu’il «n’a pas de préférence pour l’octroi des portefeuilles, Ennahdha reste ouvert à une coalition la plus large possible ».

Choix de société

En votant massivement en faveur de Nidaa Tounes, les Tunisiens ont opté pour une société qui ne soit pas régie par la loi islamique. Même si Ennahdha est réputé pratiquer un islam modéré, issu des Frères Musulmans égyptiens, son irruption dans le paysage politique a toujours divisé. De quoi ouvrir un boulevard à Nidaa Tounes qui s’est toujours positionnée comme un parti anti-islamiste, mais est restée très éclatée. C’est en quelque sorte une formation attrape tout, composée de partis, de droite, du centre, de gauche voire même d’anciens partisans de Ben Ali. Alors que la place de l’islam dans la société et la sphère politique avait été le thème majeur des élections de 2011, le scrutin de dimanche a été davantage dominé par les enjeux économiques, sociaux et sécuritaires dans un pays dépendant en grande partie de son activité touristique .

Les Français ont largement déserté les plages tunsiennes (-40 %) alors que les Russes et dans une moindre mesure les Britanniques continuent de les apprécier. Redonner confiance et redorer l’image du pays va faire office de feuille de route pour le nouveau gouvernement .

Source: lesechos.fr