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Cecile Cornudet  

Nicolas Sarkozy s’attache à ménager les quadras de l’UMP pour installer son image de rassembleur et organiser leur lutte à mort.

Une numéro 3 (NKM) à qui l’on offre la possibilité de se dire « numéro 2 », un numéro 3 (Wauquiez) qui sera le vrai numéro 2. Les concessions faites par Nicolas Sarkozy pour se rallier les quadras de l’UMP réservent bien des surprises. Au nom du rassemblement, le président de l’UMP a tout fait pour ménager le jour et la nuit que sont Laurent Wauquiez et Nathalie Kosciusko-Morizet. Le premier décroche le poste convoité de secrétaire général mais la seconde peut sauver la face avec une vice-présidence aux compétences élargies et une «totale liberté de parole ». Ils ont des titres mais pas de frontières, ce mélange connu pour aiguiser les rivalités.

Fort de son score de 29,2 % samedi dernier, Bruno Le Maire avait été en début de semaine particulièrement ménagé. Il intègre la commission des investitures ; son lieutenant, Thierry Solère, s’occupera de la primaire. Malgré leurs échanges glacés du passé, Xavier Bertrand a lui aussi été reçu avec le sourire et une apparence de bienveillance. Valérie Pécresse est chargée de la campagne pour les élections régionales.

Gratifier pour diviser

Noël est proche, les quadras ont la cheminée bien remplie de cadeaux… piégés. Ce sens de l’équité chez Nicolas Sarkozy n’est pas tout à fait désintéressé. En renforçant Wauquiez et NKM, il s’attache à ne pas laisser seul face à lui Bruno Le Maire et son score un peu trop voyant. Il n’oublie aucun quadra, les ménage tous pour se peindre en rassembleur, leur livre les armes qui leur permettront, espère-t-il, de s’entre-tuer. Gratifier pour diviser.

En coulisse, les fusils sont déjà pointés. Bruno Le Maire dans les airs plane déjà dans les sondages. Laurent Wauquiez aura les mains dans la machine, avec des leviers nommés fédérations et élections. Xavier Bertrand garde les pieds sur le terrain, assure-t-il, à la recherche des idées. NKM cherche sa place, dans les médias ou à Paris. A chacun sa stratégie, à chacun ses premières salves. « Wauquiez et NKM viennent de montrer qu’ils n’étaient pas autonomes, qu’ils dépendaient de Sarkozy », dit-on chez les autres. « Quand Le Maire descendra de son nuage, il se rendra compte qu’il n’a pas la réalité du pouvoir dans le parti », répond-on.  « Xavier qui.. ? », rie-t-on à propos de Bertrand.

Nicolas Sarkozy lui, a déjà gagné son pari.

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