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Derek Perrotte
  • Le pouvoir d'achat salariés reculé 2012, cadres

    Le pouvoir d’achat des salariés a reculé en 2012, surtout chez les cadres

Selon l’Insee, le salaire net moyen a progressé moins vite que les prix en 2012.
Il atteignait alors 2.154 euros par mois.

En 2012, en équivalent temps plein et hors apprentis et stagiaires, le salaire moyen net a ainsi atteint 2.154 euros par mois (2.870 euros en brut), en hausse de 1,6 %, après une progression de 2,3 % en 2011. Le salaire médian a atteint, lui, 1.730 euros. Surtout, avec une inflation à 2 % en 2012, cela a entraîné une érosion du pouvoir d’achat, matérialisée par un recul du salaire net moyen en euros constants (-0,4 %), une première depuis 2002 (l’étude ne remonte pas plus loin). Seule consolation : pour les personnes en poste dans la même entreprise sur l’ensemble de 2011 et 2012 (soit un salarié sur deux), le pouvoir d’achat est resté orienté à la hausse, à + 0,7 %.

L’industrie a échappé au phénomène (+ 0,2 %), contrairement à la construction (- 0,8 %) et au tertiaire (- 0,5 %), mais, tous secteurs confondus, ce recul du salaire net moyen en euros constants a frappé toutes les catégories socioprofessionnelles. Les cadres (- 0,8 % au global, avec un pic à – 4,9 % dans la finance), qui avaient déjà perdu du pouvoir d’achat en 2011, et les professions intermédiaires (- 1 %) ont été plus touchés que les ouvriers et les employés (- 0,4 % chacun). Ces deux dernières catégories ont bénéficié de fait de la nette revalorisation du Smic en 2012 et de la défiscalisation des heures supplémentaires, avant que le gouvernement ne supprime au mois de septembre ce symbole des années Sarkozy.

Comme en 2011, les femmes ont mieux résisté que les hommes, d’une part parce que ces derniers « travaillent dans des secteurs plus sensibles à la conjoncture économique (intérim, industrie, construction…) », d’autre part parce que la part des femmes parmi les cadres a progressé, souligne l’Insee. Mais cela n’a pas empêché le maintien de forts écarts de rémunération entre les sexes, les hommes gagnant, en équivalent temps-plein, 19,2 % de plus que les femmes. Cet écart ne s’est réduit que de 2 points en dix ans ! A poste et secteur d’activités comparables, l’écart salarial entre hommes et femmes reste « supérieur à 10 % », pointe l’Insee, signe que des discriminations « pures » persistent.

http://www.lesechos.fr