Étiquettes

, , ,

ARCHIVES. Ce mercredi soir, le président de la République reçoit à dîner, à l'Elysée, une dizaine de députés socialistes «légitimistes», accompagnés d'autant d'invités personnels.
ARCHIVES. Ce mercredi soir, le président de la République reçoit à dîner, à l’Elysée, une dizaine de députés socialistes «légitimistes», accompagnés d’autant d’invités personnels. LP / Delphine Goldsztejn

François Hollande s’est joint mercredi soir au dîner d’une dizaine de députés socialistes, accompagnés d’autant d’invités personnels, qui s’est tenu finalement à l’Elysée. Parmi les participants, de jeunes députés plutôt «légitimistes», figuraient Razzy Hammadi (Seine-Saint-Denis), Sébastien Denaja (Hérault), Olivier Véran et Erwann Binet (IsèreFlorent Boudié (Gironde), ainsi que Romain Colas, suppléant du secrétaire d’Etat Thierry Mandon mais signataire de la contribution de Martine Aubry aux états généraux du PS.

Parmi les administrés qui les accompagnaient figuraient notamment un entrepreneur, une militante féministe, un emploi d’avenir et un retraité, ni militants socialistes ni sympathisants.

Interrogé jeudi matin par France 2, Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, a défendu à travers ce dîner un «dialogue direct» entre les Français et le président de la République. Le député PS de Saint-Denis socialiste a plaidé : «Il n’avait pas dit: « moi président, je me couperai des parlementaires qui me soutiennent au jour le jour »». Et de poursuivre : «Ce qu’il ne voulait pas, c’était avoir ce que l’on avait connu, la convocation de parlementaires à l’Elysée pour les admonester».

Bruno le Roux a fait valoir que François Hollande ne voulait pas recevoir «les groupes parlementaires, ouvrir les portes de l’Elysée pour des intérêts partisans, avec des réunions politiques». Il a insisté : «Là, c’était pour discuter», «voir comment les Français pouvaient lui poser des questions».

«Un président à l’écoute, pédagogue»

«Soirée très intéressante, dynamique, un président très à l’écoute et des témoignages de terrain enrichissants», a résumé mercredi soir Olivier Véran, Sébastien Denaja parlant lui d’un «moment très enrichissant, simple, convivial», où «on a parlé social, culture, jeunesse, emploi». Leur collègue Razzy Hammadi a retenu «la volonté d’aller plus loin que ce dialogue, d’approfondir les éléments des citoyens eux-mêmes» et affirmé que François Hollande «n’esquive rien, y compris les points négatifs qui peuvent être soulevés sur certaines mesures».

Outre «un tour d’horizon, grâce aux invités, allant du droit des femmes aux jeunes créateurs d’entreprise en passant par ceux d’un festival culturel», Christophe Castaner, élu de Haute-Provence, a salué «un président à l’écoute, pédagogue, comprenant et invitant les parlementaires à s’emparer des textes pour corriger quand c’est nécessaire». Hollande, qui a salué «ces témoignages de vérité», a souligné qu’«il ne suffit pas de faire la loi, le temps de la mise en oeuvre est nécessaire et difficile» et évoqué «des situations pas toujours bien identifiées, que l’administration et le législateur peuvent compliquer», a rapporté cet élu.

«Les emplois d’avenir qui étaient peut-être trop ciblés, les rythmes scolaires devant prendre en compte les réalités… Nous avons dû adapter, nous avons adapté», a encore fait valoir le chef de l’Etat, qui a aussi défendu «la volonté de toujours avancer et de positiver, non pas pour plaire, mais pour donner confiance, de l’espoir», toujours selon ce député.

Lors de ce dîner, «les députés se sont faits discrets et ont surtout laissé s’exprimer leurs invités, qui ont dialogué respectueusement mais librement avec le président mais aussi parfois entre eux sur des sujets très divers (éducation, entreprise et innovation, emploi, système de retraite minier…)» et l’une des conclusions «assez générale» est qu’il faut veiller au «service après vente des lois et faire remonter dans des délais courts les éventuels dysfonctionnements» , selon Luc Belot, qui était venu accompagné d’un « jeune start-upper ».

VIDEO. Dîner à l’Elysée : de quoi Hollande et ses invités ont parlé

Des «apéros» à l’Elysée

Initialement, le rendez-vous devait se tenir dans un restaurant parisien, sans le chef de l’Etat, a indiqué un autre parlementaire, précisant que «François Hollande a trouvé l’idée sympathique et a voulu s’y joindre». «C’est tout sauf nouveau», insistait-on à l’Elysée, contestant que ce dîner puisse exprimer la volonté du chef de l’Etat de reconquérir l’électorat de gauche ou de prendre le pouls du terrain. Selon France Info, toutefois, cette invitation participait d’une «stratégie de proximité». L’un des convives, Luc Belot, député d’Angers, a confié à la radio qu’il entendait «échanger entre parlementaires de la même génération».

Ces dernières semaines, François Hollande a aussi partagé des «apéros» à l’Elysée avec des députés socialistes, membres de mêmes commissions parlementaires. Il s’agissait d’«une discussion informelle pendant environ une heure, assis en cercle autour d’une table basse», a indiqué récemment un élu francilien invité, évoquant une «réunion participative» dans une allusion à Ségolène Royal. Ce même convive juge que l’exercice était «un peu hors sol» car il a surtout été question «des dossiers de l’actualité parlementaire, même si à la fin on a réussi à parler un peu plus politique».

Lors du débat télévisé face à Nicolas Sarkozy, avant le second tour de la présidentielle, François Hollande avait affirmé : «Moi, président, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Elysée». Depuis son élection, il les a rencontrés lors d’une réunion à la maison de l’Amérique latine le 16 mai 2013 et les reçoit régulièrement par petits groupes.

http://www.leparisien.fr