Toujours selon Les Échos, citant le New York Times : « John Bruce Jessen était d’une telle agressivité que ses collègues étaient parfois obligés d’intervenir pour le retenir. » Pis, à en croire le quotidien britannique The Independent : « Ce dernier employait des méthodes s’appuyant sur la torture physique nord-vietnamienne… »

On comprend que cette nation, bénéficiant d’une « destinée particulière », soit aujourd’hui un brin gênée aux entournures, surtout lorsque se réconciliant enfin avec Cuba et que le principal goulag de l’île en question n’est autre que la base de Guantánamo. Encore plus embarrassée, alors que de plus en plus de voix se lèvent en Amérique du Nord contre le Patriot Act, texte voté à l’arrache, après le 11 septembre 2001 et privant les Américains de droits et de libertés réels, censés mieux les protéger contre un terrorisme, dont certains se demandent s’il ne serait pas un peu virtuel.

Dans la foulée, on pourra aussi évoquer les prisons privées de la CIA, disséminées de par le monde, dans certains pays arabo-musulmans, mais surtout en Pologne ; ce, au mépris du droit international, même traduit en sa version la plus accommodante… Comme souvent dit en ces colonnes, il y a le terrorisme foutraque, arabo-musulman dans l’actualité immédiate, mais qui, sous pavillon religieux, ne recouvre finalement que de banales revendications territoriales ou, de manière plus fourbe, une guerre de religion peinant à dire son nom. Ainsi, 80 % des victimes de ce terrorisme musulman sont… musulmanes. « Les chrétiens à Beyrouth et les chiites dans la tombe » n’était-il pas le slogan de l’opposition « démocratique » de ces insurgés syriens que les Français manquèrent naguère de bombarder ?

Nous sommes donc loin de ce choc des civilisations à propos duquel une Marine Le Pen affirme, à juste titre, ne pas croire, quoique affirmant tout mettre en œuvre pour l’éviter : car à force de crier au loup…

Nous sommes encore plus loin du véritable terrorisme, le terrorisme d’État. Celui que pratiquent, pour ne citer que ces deux seuls exemples emblématiques, Israël ou les USA qui, depuis des décennies, se rient du droit international et déclarent ou initient des guerres incessantes au mépris de ce même droit international.

Pour en revenir à la torture, vaste blague et faux débat. Dans lequel même Marine Le Pen est parvenue à se fourvoyer, « justifiant » la torture dans une configuration qui devait manifestement évoquer la guerre d’Algérie ; conflit durant lequel il y avait à l’évidence risque qu’une bombe puisse exploser à chaque heure à Alger. Mais configuration n’ayant pas grand-chose avec celle qui nous occupe aujourd’hui, les actes de « terrorisme » islamique – deux ce week-end en France – relevant manifestement plus d’actes de crétins décérébrés que d’une offensive globale et concertée par on ne sait quelque stratège réfugié dans les zones tribales, quelque part à cheval entre Afghanistan et Pakistan.

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