Étiquettes

Les tristes records de 2014
Toujours est-il donc que la progression du chômage en 2014 continue d’être vertigineuse. Au 31 décembre 2013, il y avait 3.303.200 demandeurs d’emploi inscrits en catégorie « A »; 10 mois plus tard, fin octobre, ils étaient 3.460.900, soit 157.700 de plus (+4,8%). Et quand les données complètes sur l’année 2014 seront connues fin janvier, les chiffres seront encore plus effrayants.
C’est d’autant plus déprimant que la plupart des instituts (OCDE, Insee) ne voient aucune amélioration se profiler avant 2016, au mieux.
En attendant, 2014 se caractérise donc par ses records en matière de chômage, avec 5.457.400 demandeurs d’emploi (y compris les DOM) inscrits en catégories « A », « B » et « C ». Un sommet! Idem pour le chômage de longue durée (inscription depuis plus d’un an à Pôle emploi). Ils sont 2.221.200 demandeurs d’emploi à être dans ce cas, soit une progression de 9,4% sur un an et…. de 127,6% depuis juin 2008, soit juste avant le début de la crise financière.
Et, avec cette ancienneté croissante dans le chômage, automatiquement le nombre des demandeurs d’emploi indemnisés par l’assurance chômage (Unedic) recule. Fin septembre, seuls 38,2% des chômeurs percevaient une allocation de l’Unedic, en recul de 1,9 point sur un an.
Que dire du chômage des séniors, ceux qui sont âgés de plus de 50 ans? Il progresse de 9,4% sur un an, soit 191.000 personnes de plus.
Le gouvernement tenté par de nouvelles pistes
Bien entendu, la croissance trop faible – le PIB devrait progresser de 0,4% en 2014 – constitue la cause principale de ce mal endémique. La France ne crée même pas assez d’emplois pour absorber l’augmentation de la population active. Selon l’Insee, en 2014, cette population active aurait progressé de 145.000 personnes. Or, dans le même temps, l’emploi marchand aurait perdu 77.000 postes.
Dans ce contexte, le gouvernement est aux abois. Certes, il continue de mener une traditionnelle politique contracyclique, via les contrats aidés, mais, sous l’impulsion du Premier ministre, Manuel Valls, et du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, il cherche aussi à « flexibiliser » le marché du travail, notamment en élargissant la possibilité offerte aux entreprises de conclure des accords de « maintien de l’emploi ». Ces accords, d’une durée maximale de deux ans, permettent de diminuer les salaires et/ou d’augmenter la durée du travail en échange d’un renoncement de l’employeur à procéder à des licenciements.
Initialement, cette disposition devait être comprise dans la loi Macron sur « la croissance et l’activité ». Mais, finalement, elle sera d’abord soumise à concertation avec le patronat et les syndicats. Dans le même ordre d’idées, le gouvernement encourage fermement les partenaires à parvenir à un accord interprofessionnel sur la modernisation du dialogue social en entreprise qui évoque, notamment, la question des seuils sociaux. Pour l’instant, cette négociation patine. Elle doit reprendre le 15 janvier.