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Christian Vanneste

Les Français travaillent moins que leurs partenaires… ou leurs concurrents. Ils commencent tard faute d’apprentissage à l’allemande. Ils s’arrêtent plus tôt grâce à des systèmes de retraite d’une injustice criante. Ils travaillent durant un moins grand nombre d’heures et prennent davantage de congés plus ou moins légitimes.

Le pourcentage de la population active, c’est-à-dire employée et employable au-delà de 15 ans, est de 56 % en France, de 60 % en Allemagne, de 63 % aux États-Unis, de 62 % au Royaume-Uni, de 68 % en Suisse, de 64 % en Suède. L’Italie, seule, fait mieux, mais ce n’est pas une référence ! Le chômage est de 10,6 % chez nous contre 4,9 % en Allemagne, 5,8 % aux États-Unis, 5,9 % au Royaume-Uni, 4,6 % en Suisse, 8,1 % e Suède. Certes, l’Espagne est à 24 %… Si l’on prend en compte le nombre des fonctionnaires d’un côté et la part de l’industrie dans le PIB de l’autre, on comprend mieux le rôle de la richesse réellement produite et de celle dépensée dans la cinquième « puissance » économique mondiale. Notre industrie s’est effondrée et ne correspond plus qu’à 18,8 % du PIB, un record seulement dépassé par le spécialiste de l’évasion fiscale, le Luxembourg et ses banques, avec 12,1 % ou par les pays qui ne sont pas encore industrialisés comme l’Albanie. Les Anglo-Saxons qui avaient la réputation d’être en avance sur la voie de la tertiarisation font mieux que nous avec plus de 20,2 % pour les USA et le Royaume-Uni. L’Allemagne et la Suisse sont à 30,2 % et à 26,8 %. Par ailleurs, notre pays compte un plus grand nombre de fonctionnaires. Ils sont 90 pour 1.000 habitants et représentent un emploi sur cinq (un sur quatre si on compte tous les emplois du secteur public) et leur coût correspond à 12 % du PIB. Outre-Rhin, ils sont 50 pour 1.000 habitants et 7 % du PIB. Depuis 2010, les conservateurs britanniques ont supprimé 500.000 postes de fonctionnaires, mais créé davantage d’emplois et réduit le chômage.

Les conséquences de cette gouvernance politique calamiteuse et hypocrite de notre pays sont perceptibles. En 11 ans, le nombre des SDF a augmenté de 44 %. Le RSA est versé à 2,4 millions de foyers. Il y a 4 millions d’allocataires de minima sociaux qui font vivre 6 millions de personnes.

Depuis plus de trente ans, une caste politique parasite a retardé les réformes indispensables par calcul et manque de courage. L’euro, le financement de la politique familiale, voire de la protection sociale par la consommation et non par le travail, la préférence nationale en matière d’allocations de solidarité afin de mettre un terme à l’appel d’air de l’immigration, le statut de la fonction publique seraient des questions plus pertinentes et plus décisives. Plusieurs pays ont emprunté quelques-unes de ces voies avec un certain succès. La Suède n’a pas l’euro, mais finance un système social aussi généreux que le nôtre grâce à une TVA à 25 %, et a supprimé le statut de la fonction publique. Quand un gouvernement aura-t-il le courage et le talent d’exposer la réalité aux Français et de leur proposer de vraies solutions ?

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