Étiquettes
Conseil de sécurité, Etats-Unis, lobbying de Washington, ONU, Résolution

Le texte demandant la conclusion de négociations de paix dans un délai d’un an et un retrait israélien des territoires occupés n’a pas recueilli les neuf voix nécessaires pour être adopté.
«Cette résolution encourage les divisions et non un compromis», a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power. Celle-ci a défendu la position américaine qui est de favoriser des pourparlers directs. Washington estime que «la paix viendra de choix et de compromis difficiles atteints à une table de négociations». Avant elle, lundi et mardi, un porte-parole du département d’État avait estimé que le calendrier fixé par le texte «posait des délais arbitraires» et souligné «l’inquiétude» des États-Unis au sujet de la sécurité d’Israël. Les États-Unis n’auront donc pas eu besoin d’exercer leur droit de veto, dont ils se sont souvent servis pour bloquer des résolutions défavorables à Israël. Un veto américain risquait de provoquer la colère des pays arabes alliés des Etats-Unis dans la coalition qui combat les djihadistes de l’État islamique en Syrie et en Irak.
Le lobbying de Washington
L’Argentine, le Tchad, le Chili, la Jordanie, le Luxembourg ont rejoint la France, la Chine et la Russie en faveur de la résolution. La Lituanie, la Corée du Sud et le Rwanda se sont abstenus, comme le Royaume-Uni. Le Nigeria, qui devait soutenir la résolution, a changé d’avis à la dernière minute et s’est abstenu, selon des sources diplomatiques. Tentant de rallier des pays à sa cause, le secrétaire d’État américain, John Kerry, avait téléphoné ces deux derniers jours aux responsables de 12 pays et au président palestinien Mahmoud Abbas.
La France a soutenu le texte «poussée par l’urgence à agir», a affirmé devant le Conseil son ambassadeur François Delattre, exprimant sa déception que les efforts pour négocier un texte susceptible de faire consensus aient échoué. Depuis Bruxelles, la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, a estimé que le résultat du vote soulignait «une fois de plus l’urgence d’une reprise de véritables négociations entre les parties et la nécessité pour la communauté internationale de se concentrer sur des résultats concrets» pour parvenir à un accord final. L’objectif commun est de parvenir à un accord de paix global basé sur deux États «vivant côte à côte en paix, en sécurité, et en se reconnaissant mutuellement», a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Le représentant palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, a accusé le Conseil de n’avoir pas su prendre ses responsabilités et promis de chercher ailleurs l’obtention d’une reconnaissance de la Palestine. «Les Palestiniens et le monde ne peuvent plus attendre. Ce message, en dépit de l’issue regrettable d’aujourd’hui, est tout à fait clair», a-t-il déclaré devant le Conseil. Les responsables palestiniens se réuniront mercredi pour décider de la suite à donner au vote. Les Palestiniens avaient dit qu’en cas de rejet de leur résolution, ils chercheraient notamment à rejoindre la Cour pénale internationale afin d’y mettre Israël en accusation pour crimes de guerre à Gaza.
Israël s’est dit «satisfait» mercredi du rejet de la résolution. «L’échec de la résolution doit apprendre aux Palestiniens que les provocations et les tentatives d’imposer des mesures unilatérales à Israël ne les mèneront nulle part», a estimé le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman.