Étiquettes
Préfecture de police de Paris, ce mardi. Le chef de l’Etat a rendu un vibrant hommage aux trois policiers tués la semaine dernière par les auteurs des attentats. AFP/PATRICK KOVARIK
Immense émotion dans la cour de la Préfecture de police de Paris. Le président de la République, François Hollande, a rendu un vibrant hommage aux trois policiers tués la semaine dernière par les auteurs des attentats.
«Clarissa, Franck, Ahmed sont morts pour que nous puissions vivre libres», a déclaré le président de la République, lors de la cérémonie solennelle organisée en leur honneur, ce mardi matin.
Devant leurs familles, leurs proches, leurs collègues, mais aussi de nombreuses personnalités, dont le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, visiblement extrêmement émus, le chef de l’Etat a longuement évoqué chacun des ces trois fonctionnaires qui «illustrent ce qu’est le professionnalisme, le dévouement, tout ce qui est l’attachement aux valeurs de ce qui fonde la République».
Clarissa Jean-Philippe, tout d’abord. Cette jeune femme de 26 ans qui «cherchait comment être utile», «riche de toutes les promesses de la vie, dévouée aux autres» et qui avait comme «responsabilité d’assurer la tranquillité de sa ville et la sécurité de la voix publique». «Jeudi, elle a été lâchement atteinte d’une balle dans le dos par un fusil de gros calibre», abattue par Amédy Coulibaly alors qu’elle se rendait sur un banal accident de la route à Montrouge (Hauts-de-Seine). Elle est «tombée en martyre», a lancé le chef de l’Etat. «Son visage nous éclairera pour toujours.»
«Grâce à vous, la liberté a gagné sur la barbarie»
Vient l’hommage à Ahmed Merabet, lui aussi «promis à un bel avenir» et qui «a payé de sa vie son engagement». «La fatalité a voulu qu’il croise la route des terroristes», se désole François Hollande. En poste à la brigade VTT du commissariat du XIe arrondissement, il est arrivé peu de temps après sur les lieux du carnage de Charlie Hebdo. Il a été blessé puis froidement abattu à bout portant par l’un des frères Kouachi. Pour avoir «décidé héroïquement de leur barrer la route», «il a été lâchement exécuté», a rappelé François Hollande. Ahmed Merabet était de confession musulmane. A ce titre, il «savait mieux que quiconque que l’islamisme radical n’a rien à voir avec l’islam et que le fanatisme tue des Musulmans», a souligné le président de la République. «Son sacrifice est aussi une leçon pour refuser les amalgames, pour écarter les confusions, pour repousser les stigmatisations, pour dénoncer les actes antimusulmans qui sont autant d’atteintes à la République.»
Franck Brinsolaro, 49 ans, membre du service de la protection (ex-SPHP), est lui aussi tombé sous les balles des frères Kouachi. Chargé de la protection du dessinateur Charb, cet homme connu pour ses capacités «d’empathie, de gentillesse, d’attention aux détails minutieux», «est mort pour la liberté», a salué le chef de l’Etat. «Il est mort l’arme au poing, les autres n’avaient que leurs crayons. Il est mort pour la liberté d’expression. Celle qui va jusqu’à l’insolence, jusqu’à l’impertinence. C’est au nom de cette liberté que nous sommes la République.»
Tous ont été faits chevaliers de la Légion d’honneur à titre posthume, pour avoir fait preuve «de courage, de bravoure, de dignité», au nom d’un idéal, «celui de protéger la République». «Grâce à vous, c’est la liberté qui a gagné sur la barbarie», a encore salué François Hollande, prévenant toutefois que «nous n’en avons pas terminé avec la menace».
VIDEOS
http://www.dailymotion.com/video/x2emo1u_hollande-les-trois-policiers-sont-morts-pour-que-nous-puissions-vivre-libres_news