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Créant la surprise, la banque centrale suisse a annoncé jeudi sa décision d’abolir le cours plancher de 1,20 franc pour un euro. Le franc s’envole et la bourse chute.
A la surprise générale, la Banque nationale suisse (BNS) a décidé d’agir pour défendre le cours plancher de 1,20 francs pour 1 Euro, en vigueur depuis le 6 septembre 2011. Pour affaiblir le franc suisse, elle introduit un taux d’intérêt négatif à -0,75%.
Conséquence de l’annonce de l’institut d’émission, le franc suisse est passé sous la parité avec l’euro et s’est envolé de près de 20% par rapport au dollar à la Bourse suisse.
«L’introduction du cours plancher est survenue dans une période d’extrême surévaluation du franc et de très forte incertitude sur les marchés financiers. Cette mesure exceptionnelle et temporaire a préservé l’économie suisse de graves dommages. Le franc demeure certes à un niveau élevé, mais depuis l’introduction du cours plancher, sa surévaluation s’est dans l’ensemble atténuée. L’économie a pu profiter de cette phase pour s’adapter à la nouvelle situation», explique la Banque nationale suisse (BNS) dans son communiqué.
Si cette mesure avait porté ses fruits dans un premier temps, le cours du franc suisse face à la monnaie unique n’a cessé de remonter tout au long de l’année 2014.
Le vice-président de la banque centrale, Jean-Pierre Danthine, assurait encore lundi sur les ondes de la RTS que «le taux plancher devait rester le pilier de la politique monétaire suisse».
Anticipé par aucun stratège, ce bond du franc suisse devrait se traduire par de très lourdes pertes chez certains intervenants et les observateurs estiment que la volatilité exceptionnelle va laisser des traces.
Nouvelle très mal accueillie
La nouvelle est très mal accueillie en Suisse, notamment du côté de l’Union syndicale suisse (USS). Cette décision «met en très grand danger et les salaires et les emplois de l’économie d’exportation et augmente les risques de déflation en Suisse. Même avec un cours de 1,20 franc pour 1 euro, notre monnaie était toujours nettement surévaluée. La suppression du cours plancher ouvre tout grand la porte aux spéculations sur le franc. Il faut donc s’attendre à ce que ce dernier s’apprécie de manière incontrôlée», écrit l’économiste de l’USS Daniel Lampart.
Groupe Gaulliste Sceaux 