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Politique monétaireLa Banque nationale suisse (BNS) abolit le taux plancher de 1,20 franc pour 1 euro, provoquant un vent de panique et l’inquiétude des politiques.

  • La décision de la BNS et ses répercussions à l’étranger
  • La Bourse continue à dégringoler (-12,04%)

    La Bourse suisse continuait à dégringoler jeudi, après l’annonce surprise de la Banque nationale suisse, qui abandonne le taux plancher de change du franc suisse, ce qui a bouleversé les marchés financiers internationaux.

    A 12h30 locales (11h30 GMT), la Bourse suisse perdait 12,04%, avec un indice SMI des 20 valeurs vedettes affichant 8.093,81 points.


    La banque Julius Baer plonge de 20,51%.

    Les valeurs du luxe telles que Swatch ou Richemont s’effondraient respectivement de 15,65% et 16,29%.

    Ces sociétés, fortement exportatrices, souffrent en premier chef de la décision de la BNS, leurs produits devenant plus chers pour les consommateurs à l’étranger.


    Les valeurs bancaires reculent fortement également, Credit Suisse perdait 14,26% et UBS 13,24%.

  • 12h39  

    Un tsunami pour Swatch Group

    Le directeur général de Swatch Group Nick Hayek a réagi avec étonnement jeudi à l’annonce de la décision de la Banque nationale suisse (BNS) d’abolir le taux plancher de 1,20 franc pour un euro. Il évoque un «tsunami pour l’ensemble de la Suisse».

    «Les mots me manquent», a confié à l’ats Nick Hayek, le patron du groupe horloger. «Jordan n«est pas seulement le nom du président de la BNS mais aussi celui du fleuve Jourdain, en allemand Jordan. Et ce que la BNS provoque là, c«est un tsunami.»

    «Aussi bien pour l’industrie d’exportation que pour le tourisme, mais également pour l«ensemble de la Suisse», a-t-il poursuivi.

  • 12h35   Pour le conseiller national Lukas Reimann (UDC/SG), la décision de la BNS est «excellente, même si elle a été prise avec retard. L’économie suisse est en assez bonne forme pour supporter le choc», avance-t-il.

    «L’économie suisse peut et doit maintenant faire face à cette décision, poursuit-il. Certes le choc de l’annonce est rude jeudi pour le secteur de l’exportation, concède-t-il. Peut-être qu’il aurait mieux valu procéder par étapes», mais le St-Gallois fait confiance aux experts de la BNS.

  • 12h18  

    Pour le Parti socialiste, la décision de la BNS «signifie que la Suisse risque de connaître une hausse importante de la valeur de sa monnaie, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur l’emploi et l’exportation».

    Le parti critique surtout une décision prise «par surprise». La BNS a visiblement cédé à une forte pression politique.

    La forte baisse de l’euro face au franc suisse, qui a commencé immédiatement après l’annonce de la BNS, montre clairement que la BNS joue avec le feu, poursuit-il. Si cette stratégie échoue, et que le cours de l’euro continue de descendre, il sera très difficile, voire impossible de réintroduire un taux plancher.

  • 12h15  

    Swissmechanic juge catastrophique l’abolition du taux plancher de 1,20 franc. Sans cette limite, un affaiblissement encore plus important de la monnaie unique par rapport au franc pourrait se révéler fatal aux PME de l’industrie des machines.

    L’association patronale, qui compte dans ses membres 1400 petites et moyennes entreprises (PME) de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) employant plus de 70’000 personnes, demande jeudi dans un communiqué à la BNS de reconsidérer sa décision. «Il n’est pas possible que nos PME – la colonne vertébrale de notre économie – soient ainsi abandonnées».

    L’association rappelle que dans les sondages trimestriels qu’elle mène auprès de ses membres, la vigueur du franc représente une préoccupation majeure. Plus de 80% des sociétés qu’elle représente exportent de manière directe ou indirecte leur production, essentiellement vers l’Union européenne et plus particulièrement en Allemagne.

  • 12h10   Daniel Kalt, chef économiste d’UBS pour la Suisse, a réagi avec étonnement mais il écarte a priori le risque de récession dans le pays.

    Le secteur d’exportation helvétique a récemment bénéficié d’un effet tampon grâce au renforcement massif du dollar, a expliqué Daniel Kalt en marge d’une présentation sur le marché immobilier. Le franc est baissé cette semaine face au billet vert jusqu’à près de 1,02 franc pour un dollar.

    Cette revalorisation de la devise américaine vis-à-vis des monnaies européenne et helvétique est probablement une des raisons qui a motivé la BNS, selon l’économiste. Or la Suisse compte aussi une part importante de ses livraisons vers l’étranger en dollars.

    Il s’agit d’observer et d’analyser l’évolution dans les prochains jours. «Mais pour l’heure, je n’annoncerai pas une récession», analyse Daniel Kalt. L’économie d’exportation suisse s’est extrêmement bien adaptée à la force du franc, améliorant son efficacité et sa compétitivité.

  • 12h05   Pour l’Union Syndicale Suisse (USS), la décision de la BNS «menace les salaires et les emplois dans les secteurs actifs dans l’exportation», et les syndicats craignent désormais un risque de déflation.
    Selon l’USS, l’histoire montre que la BNS doit protéger le franc suisse.
  • 12h00   «La BNS se plie à la pression du marché et visiblement les interventions de ces dernières semaines ont été de trop pour la banque centrale», estime Thomas Gitzel, chef économiste chez VP Bank.
  • 11h58   Comme le résume Andreas Ruhlmann chez IG Bank, «les marchés sont en mode panique, personne ne l’a vu venir alors la vaste majorité des investisseurs a des positions longues sur le cours avec l’euro».
  • 11h55   Les analystes ne cachent pas leur surprise. «C’est complètement surprenant», souligne Thomas Flury, expert en devises chez UBS. «La BNS joue une grande partie de sa crédibilité sur les marchés en ce moment», a-t-il déclaré à Tagesanzeiger.ch/Newsnet.
  • 11h50   L’indice SMI de la Bourse suisse, qui regroupe les 20 valeurs vedettes de la cote, affichait 8.858,20 points, en baisse de 6,66% par rapport à la clôture de la veille.

La Banque nationale suisse (BNS) abolit le cours plancher de 1,20 franc pour un euro, en vigueur depuis le 6 septembre 2011. Elle abaisse aussi d’un demi-point le taux d’intérêt appliqué aux avoirs en comptes de virement dépassant un certain montant exonéré, à -0,75%.

L’institut d’émission adapte également une nouvelle fois vers le bas, dans la zone négative, la marge de fluctuation du Libor à trois mois. Celle-ci est désormais comprise entre -1,25% et 0,25%, au lieu de -0,75% et 0,25% précédemment, selon un communiqué diffusé jeudi.

Franc fort et chute du SMI

La réaction à la décision de politique monétaire n’a pas tardé sur le marché des changes. Le franc suisse s’est apprécié en flèche par rapport à l’euro.

La Bourse suisse n’a pas apprécié le choix de la banque centrale. A 11h05, l’indice des valeurs vedettes, le Swiss Market Index (SMI), plongeait de plus de 7% pour chuter à 8551 points, soit son niveau d’octobre dernier.

L’introduction du cours plancher est survenue dans une période d’extrême surévaluation du franc et de très fortes incertitudes sur les marchés financiers, explique la BNS. Cette mesure «exceptionnelle et temporaire a préservé l’économie suisse de graves dommages».

Le franc reste à un niveau élevé, mais depuis l’introduction du taux plancher il y a près de trois ans et demi, sa surévaluation s’est globalement atténuée. L’économie suisse a pu profiter de cette phase pour s’adapter à la nouvelle donne, relève la banque centrale. Pour mémoire, l’euro avait pratiquement atteint un franc en août 2011.

Disparités dans les politiques

De plus, les disparités entre les politiques monétaires menées dans les principales zones ont fortement augmenté ces derniers temps, détaille la BNS. Et le phénomène pourrait prochainement s’accentuer, avec les importantes décisions attendues jeudi 22 janvier du côté de la Banque centrale européenne (BCE).

Par ailleurs, l’euro a nettement faibli par rapport au dollar américain. Une évolution a également conduit à une dépréciation du franc suisse face au dollar. Dans ce contexte, la Banque nationale est parvenue à la conclusion qu’il n’est plus justifié de maintenir le taux plancher.

Afin que sa suppression n’entraîne pas de durcissement inopportun des conditions monétaires, la BNS abaisse considérablement les taux d’intérêt. A l’avenir, elle continuera de prendre en compte la situation sur le marché des changes pour définir sa politique.

Abolition dans l’air

Et l’institut d’émission de répéter sa détermination à intervenir au besoin sur ce marché en vue d’influer sur les conditions monétaires.

La décision de la BNS d’abolir le cours plancher pour l’euro cause une certaine surprise. Mais le débat sur la justification de l’instrument s’est renforcé ces dernières semaines, partant du principe que sa durée ne pouvait excéder une certaine période, selon des experts. (La rédaction avec ats/Newsnet)