A Fréjus, «Libé» et «Le Figaro» hors de la médiathèque

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A Fréjus (Var), pour lire la version papier de Libération, il faudra désormais se l’acheter soi-même. La médiathèque de la Ville a en effet décidé d’arrêter son abonnement au journal. Comme au Figaro. Motif invoqué: les restrictions budgétaires instaurées par la municipalité FN. «Nous sommes dans une logique d’économies, souligne Catherine Lecat, directrice de la médiathèque, contactée par Libération. Il s’agit de restrictions vraiment drastiques qui concernent l’ensemble des services de la Ville et pas seulement la médiathèque.»

Avec une baisse de 30 à 40 % du marché public des périodiques, deux quotidiens disparaissent des étagères: Libération depuis le 31 décembre et Le Figaro à partir d’avril. Restent Var Matin, le quotidien local auquel «les Fréjusiens sont attachés», explique Catherine Lecat, et Le Monde, «malgré le prix plus élevé (que Libération ou Le Figaro, ndlr) car c’est le journal de référence», se justifie-t-elle. Une question de choix.

Contacté par Mediapart, le directeur général des services de la Ville, Philippe Lottiaux, proche du maire FN, légitime quant à lui ce choix par «[le] coût et [le] taux de consultation […] on note depuis quelque temps une baisse sensible des consultations de périodiques». Lui et la directrice de la médiathèque affirment que l’abonnement à Libération n’a pas été renouvelé au 31 décembre. Or, selon notre service abonnement, un renouvellement a bien été accepté en juillet avant d’être finalement annulé par un responsable de la médiathèque.

Les journaux nationaux auraient-ils mauvaise presse à Fréjus? Si Rachline a été très «press-friendly» avant son élection, il accepte nettement moins les médias depuis qu’il est à la mairie. Lors de l’université d’été du Front national de la Jeunesse organisé chez lui, Mediapart en avait été exclu. En septembre, c’est un journaliste de France Info qui n’a pu assister à une réunion de quartier. Motif du maire: «La presse locale est autorisée, pas la presse nationale». Même refus à l’encontre d’un journaliste de l’Express, cette fois, pour la conférence de presse du maire, le soir de sa victoire en mars.

Ce choix de David Rachline de couper les subventions à un organisme culturel s’accompagne aussi de baisses drastiques des aise aux centres d’action sociale. La directrice de l’un d’eux s’y était fermement opposée dans Libération. Elle évoquait les «conséquences dramatiques» engendrées par l’importante diminution des subventions aux centres sociaux de Fréjus. Rachline a préféré augmenter le budget de la police municipale.

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