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L’Austin Mini achetée à crédit par Amedy Coulibaly aurait pu servir de monnaie d’échange contre des armes. Les enquêteurs ont retrouvé le concessionnaire qui lui avait cédé le véhicule.
Amedy Coulibaly, le terroriste, auteur du meurtre d’une policière municipale à Montrouge (Hauts-de-Seine) et d’un raid sanglant dans une épicerie cacher du XXe arrondissement à Paris, qui s’était soldé par la mort de quatre autres personnes, livre peu à peu ses secrets.
Cette Mini-Austin, qui n’a toujours pas été retrouvée par la police, aurait pu servir de monnaie d’échange au terroriste pour se procurer des armes auprès d’un fournisseur en Belgique.
Selon nos informations, Amedy Coulibaly, — qui a été abattu à l’issue de l’assaut lancé par les policiers de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Paris, le 9 janvier, dans l’épicerie où il retenait 17 otages —, s’est présenté dans la concession, située au bord de la Garonne avant de prendre possession de cette voiture haut-de-gamme. «Il a réglé cet achat avec un apport personnel, complété par un crédit à la consommation, confie une source proche de l’affaire. C’était une vente comme toutes les autres».
Contacté par «Sud Ouest», Philippe Dagut, le directeur de la concession a confirmé avoir vendu cette voiture à Hayat Boumeddiene. L’achat a été réalisé grâce à des fonds propres et un crédit à la consommation. Il ne s’agit pas de celui de 6 000 euros que Coulibaly avait contracté auprès de Cofidis puisque le terroriste a souscrit ce prêt en décembre, soit deux mois après avoir acheté la voiture.
Selon LeParisien.fr, ce véhicule «aurait pu servir de monnaie d’échange au terroriste pour se procurer des armes auprès d’un fournisseur en Belgique». Activement recherchée, la Mini immatriculée au nom d’Hayat Boumeddiene, n’a toujours pas été localisée. La compagne de Coulibaly, elle, se trouverait actuellement en Syrie.
«Aucun contact téléphonique en Espagne»
Mercredi dernier, plusieurs médias belges affirmaient qu’Amédy Coulibaly ainsi que les frères Kouachi, auteurs de l’attaque contre Charlie Hebdo, s’étaient procurés une kalachnikov, un lance-roquettes et un fusil mitrailleur à Bruxelles. Dans la nuit de jeudi à vendredi, 12 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue pour être interrogées sur le «possible soutien logistique» qu’elles sont susceptibles d’avoir apporté – notamment des armes et des véhicules – à Amedy Coulibaly. Trois d’entre elles ont depuis été relâchées.
L’enquête sur Amedy Coulibaly a également conduit les enquêteurs en Espagne. L’auteur de la prise d’otage de la Porte de Vincennes aurait conduit début janvier cinq personnes à Madrid pour y prendre l’avion vers la Turquie dont Mehdi Sabry Belhoucine et son frère Mohamed, déjà condamné dans une affaire de terrorisme, selon une source antiterroriste espagnole. Selon El Mundo, Hayat Boumeddiene se serait envolé pour Istanbul le 2 janvier à 14h25 tandis que le couple formé par Mohamed Belhoucine et sa compagne aurait embarqué quelques heures plus tard, avec un enfant.
Les enquêteurs n’ont repéré «aucun contact téléphonique en Espagne» et aucune trace de réservation hôtelière ou de séjour dans une pension n’a été retrouvée pour l’instant, selon la source antiterroriste, selon El Mundo qui cite une source antiterroriste. Des faits qui corroboreraient la thèse de l’existence d’une cellule terroriste locale en Espagne et de complicité de l’autre côté des Pyrénées. Un juge spécialisé dans les affaires de terrorisme est saisi depuis jeudi à Madrid. Il devrait selon El Mundo, rechercher à la demande de la France, les adresses IP à partir desquelles les billets ont été achetés et les images des caméras de sécurité de l’aéroport.
Le parisien et le Figaro