Sihem Souid demande au président du conseil général des Hauts-de-Seine ce qu’il fait pour les pauvres dans son département.
Le député et président du conseil général des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian, dans le Talk Orange-Le Figaro du vendredi 16 janvier, estime que « Gennevilliers est un foyer d’islamistes ». Cet élu de la République, qui se dit également « militant de la mixité sociale, mais qui se heurte à beaucoup de résistance à gauche », dénonce la ghettoïsation dans certaines villes du 92. Mais ses choix et actions en tant que président du conseil général, ainsi que ceux de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, n’ont-ils pas créé la situation dans laquelle ces villes se retrouvent aujourd’hui ?
Dans le département le plus riche de France, surnommé la Californie française, il existe pourtant des poches de pauvreté. C’est le cas de Gennevilliers ou de Villeneuve-la-Garenne, où 30 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Mais au lieu de trouver des solutions pour sortir les habitants de cette situation économique et sociale, Patrick Devedjian stigmatise ces habitants et notamment ceux du quartier du Luth, à Gennevilliers. Il devrait plutôt se retrousser les manches.
Entreprises de plus de 1 000 salariés
Ces deux dernières années, on n’a rien vu de l’action du président du conseil général en faveur des zones en difficulté. Et pour cause, il était embourbé dans des conflits internes à son parti : certains cherchaient à lui prendre son fauteuil de président. Que de temps perdu au détriment des populations qui souffrent, elles dont l’urgence est plutôt de trouver une solution pour faire manger leur famille, payer leur facture d’électricité ou encore ne pas se faire prendre leur dernière chaise par un huissier pour cause d’impayés.
Les Hauts-de-Seine sont le premier lieu d’implantation des entreprises de plus 1 000 salariés en France. Pourtant, très peu de Gennevillois, par exemple, travaillent dans les sièges sociaux de ces sociétés installées dans le département. Serait-ce trop demander à M. Devedjian de sponsoriser leur candidature ? Gennevilliers ne regorge pas d’islamistes, mais dispose de nombreux talents qui ne demandent qu’un coup de pouce pour éclore. Alors, M. Devedjian, chiche !
Réponse de Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine
Mme Sihem Souid, qualifiée de « chargée de mission au ministère de la Justice », cherche une inutile et paradoxale polémique sur fond de campagne électorale.
Premièrement, la ville de Gennevilliers ne peut rien au fait que deux terroristes du 7 janvier 2015 y soient domiciliés. Je ne le lui reproche pas.
Deuxièmement, la ville de Gennevilliers n’est pas « une poche de pauvreté ». Elle est la 4e ville de France pour la richesse fiscale par habitant.
Gennevilliers a le même potentiel fiscal que Neuilly. Elle n’a donc besoin d’aucun soutien particulier pour venir en aide à une population qui réside dans les 68 % de logements sociaux qu’elle a délibérément fait construire sur son territoire, en raison de ses moyens et de ceux qui ont été largement attribués par le Conseil général.
* Sihem Souid est chargée de mission au ministère de la Justice