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Ces trois « Grâces » portaient-elles un message telles les déesses mythologiques ? Je ne le crois pas.
Henri Gizardin
 La participation des trois « ministresses » à la « cérémonie » d’hommage à Stéphane Charbonnier, alias Charb, pour être surprenante, ne pouvait être fortuite. Les trois étaient des représentantes ès qualité du Président ou bien ses faire-valoir. Va savoir !

La Justice, la Culture et l’Éducation remplaçaient le drapeau tricolore – avec une bannière « Je suis Charlie » ? – que le grand décideur n’avait tout de même pas osé faire placer sur le cercueil. Certes, elles n’ont pas prononcé l’éloge, ni la louange post mortem du disparu, mais leur présence au premier rang valait encensement et glorification républicaine et officielle.

Ces trois « Grâces » portaient-elles un message telles les déesses mythologiques ? Je ne le crois pas. La fécondité pédagogique de la ministre de l’Éducation nationale va faire place urgente à des rappels au savoir-vivre républicain en classe. La ministre de la Culture ne pouvait guère témoigner d’une beauté transcendée par les unes de l’hebdo. Quant à celle de la Justice, était-elle là pour exprimer enfin une compassion envers la victime d’un tueur plutôt qu’à l’égard des délinquants, selon sa constante détermination ?

Le rite du « cérémonial » était un peu déroutant et peu protocolaire, que ce soit dans l’ordonnancement, les mots prononcés, les attitudes et tenues des intervenants. Les discours lacrymogènes n’ont pas épargné certain à la sensibilité exacerbée, que le Président en personne avait dû réconforter publiquement d’une embrassade paternelle quelques jours avant. Le cantique final avec « L’Internationale » fut le point d’orgue des adieux – à Dieu ? – dans une communion ultime des participants rassemblant à nouveau, pour l’occasion, Laurent et Mélenchon.

Pour les obsèques de Jacques Chancel, seule Fleur Pellerin était présente, au nom du gouvernement. Sans doute parce que son auditoire fut beaucoup plus modeste que les lecteurs de Charlie Hebdo ? Et puis il ne portait pas un message, contrairement à ce grand hebdomadaire, expression talentueuse et puissante d’une démocratie en danger de censure et porte-voix de tous les ennemis des obscurantismes religieux et bourgeois. Il n’était surtout pas un martyre de la liberté !

Boulevard Voltaire – La liberté guide nos pas