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Dépréciation de l’euro, baisse du pétrole… les conditions d’une reprise économique se mettent en place en France.
L’aéronautique devrait connaître une belle année 2015. L’agroalimentaire pourrait renouer avec la croissance.
Mais, derrière ce chiffre se cachent des évolutions très différentes d’un secteur à l’autre. Tirées par la montée en puissance du programme A350, une accélération des cadences sur les lignes de l’A320 et des commandes de paquebots géants chez STX, la construction aéronautique et la construction navale devraient connaître un bon niveau d’activité avec des hausses respectives de 5 % et 20 %. Les perspectives sont plus mitigées dans l’automobile, du fait de l’absence de nouveautés dans l’offre des constructeurs français. Pour autant, ces derniers devraient continuer à bénéficier de la reprise du marché européen (62 % de la production française est immatriculée en dehors de l’Hexagone), avec des volumes de fabrication attendus en hausse de 1,5 % sur le segment des voitures particulières et des véhicules légers.
Selon LCL, les industries agroalimentaires devraient également renouer avec une petite croissance de 0,5 %, contre 0 % l’an dernier, dopée notamment par les prix relativement bas des matières premières agricoles. Par contre, pas d’amélioration attendue pour la filière des plats préparés ou de la confiserie, jugés non essentiels par des consommateurs dont le pouvoir d’achat est à la peine. Dans le secteur du vin, la bonne récolte française de 2014 et la dépréciation de l’euro devraient booster les ventes à l’export. Le tout alors même que les productions italienne et espagnole ont été en recul l’an dernier. Même impact favorable pour le secteur de la mécanique de précision (optique, matériel chirurgical, micromécanique…), très exportateur et attendu en hausse de 2 %, ou celui de la pharmacie (+ 1 %).
Reste ensuite à voir combien de temps durera cette baisse du pétrole et de l’euro. Compte tenu des couvertures sur les taux de change et le prix du pétrole, les entreprises ont besoin de temps pour bénéficier à plein de ces paramètres favorables. Bien malin dans ce contexte celui qui peut leur garantir une telle évolution. « L’industrie française s’apparente aujourd’hui à une équation chimique instable et réversible », explique Bernard Monsigny, ingénieur-conseil chez LCL. Rien d’étonnant, dans ce contexte, qu’il faille attendre un peu pour que la mécanique des investissements s’enclenche en France.