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La France a la culture du chef et non du résultat. Les événements de janvier en apportent une confirmation cinglante et drolatique s’ils n’avaient été si tragiques. Avec un rebond de 21 points de sa cote de popularité, François Hollande retrouve un niveau (soit 40% des Français approuvent son action) qui rend à nouveau sa parole de chef d’Etat audible.
C’est évidemment passé au second plan, mais les derniers chiffres du chômage publiés le 20 janvier affichent encore une progression de 0,8% des demandeurs d’emplois sur un mois (novembre). L’embellie, selon l’Organisation internationale du travail (OIT), ne devrait percer qu’en 2017.
Il n’empêche, comme touché par le Saint-Esprit de la marche républicaine du 11 janvier, François Hollande a rebondi de manière magistrale, sinon historique! L’opinion publique, comme la classe politique de gauche à droite, a salué sa gestion de crise des attentats, soit. Mais comment expliquer qu’un chef d’Etat qui avait crevé le plancher de l’impopularité (19% de confiance; 13% d’approbation de son action), connaisse un si vif retour de flamme positif. Cela ne s’explique pas rationnellement.
Même des phénix de la politique française comme François Mitterrand et Jacques Chirac, qui ont connu – eux aussi – leurs hauts et leurs très bas, sont battus par François Hollande. En 1991, lorsque le président Mitterrand engage les forces armées françaises dans la première guerre du Golfe, sa cote de popularité fait un bon de 19 points. En 1998, Jacques Chirac profite pleinement de l’euphorie de la France lorsque l’équipe «Black-Blanc-Beur» emporte le Coupe du monde de football. C’est 14 points en deux mois qu’il engrange en n’ayant rien fait sinon applaudir l’équipe emmenée par Zinedine Zidane. En une semaine de peur terroriste qui a fait 17 victimes innocentes, François Hollande a lui fait un bond de 21 points. En une semaine, la France a changé… Au point de modifier aussi le regard des Français sur ce président définitivement hors norme.
François Hollande restera, à n’en pas douter, dans les annales. Comme un grand président? N’allons pas plus vite que la musique, mais du moins, comme le président des extrêmes. Un politicien dur au mal, qui voulait exercer le pouvoir en homme normal et dont le quinquennat sera marqué par l’anormalité. Depuis 2012, la vie de François Hollande n’est qu’exceptionnelle dans le privé, le politique et le sécuritaire. En témoignent une maîtresse visitée nuitamment, une ex-concubine écrivant avec son fiel un best-seller, un ex-président faisant un come-back pour venir l’affronter, des attentats meurtriers et à la symbolique très forte en plein Paris. Non, François Hollande n’est pas un président normal! (TDG)