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Catherine Chatignoux
  • Le leader parti gauche radicale, Alexis Tsipras, porté vaste mouvement populaire.

    Le leader du parti de la gauche radicale, Alexis Tsipras, a été porté par un vaste mouvement populaire. – AFP PHOTO/ Louisa Gouliamaki

+ VIDEO – Les sondages « sortie des urnes » placent Syriza largement en tête, dans une fourchette de 35,5 à 39,5 % des voix. Le parti pourrait décrocher la majorité absolue.

Des années de privation

Les sondages qui avaient prédit la victoire pour Syriza avaient aussi placé deux partis au coude à coude pour la troisième place : le nouveau parti centriste et pro-européen, To Potami, « La Rivière », et la formation d’extrême droite Aube dorée se disputent effectivement le podium, avec un score estimé pour chacun d’eux, entre 6,4 % et 8 % des voix. Le Parti communiste semble maintenir sa position avec entre 4,7 et 5,7 % des voix. Le petit parti souverainiste des Grecs indépendants, qui pourrait servir d’appoint à Syriza si ce dernier en avait besoin, a obtenu environ 4 % des voix. Le grand perdant du vote est le Parti socialiste, Pasok, dont nombre d’électeurs se sont tournés vers Syriza. Il ne recueille que 4 % à 5 % des voix contre 12,3 % aux dernières élections législatives de juin 2012.

« C’est une victoire historique », a déclaré Panos Skourletis, porte-parole de Syriza à la télévision grecque Mega TV. « Elle envoie un message contre l’austérité et en faveur de la dignité et de la démocratie.  » Les promesses qu’a multiplié le leader du parti Syriza durant la campagne expliquent certainement la victoire de cette coalition de partis issus du communisme et de l’extrême gauche, fédérés par Aléxis Tsípras. Il n’a pas été difficile de jouer sur l’exaspération des Grecs qui ont payé au prix fort le rétablissement financier de leur pays. Excédés par des années de privation et sans la moindre assurance qu’ils verraient bientôt le bout du tunnel, les électeurs se sont laissé séduire par l’entrain de l’ex-militant communiste qui leur a promis d’alléger la dette du pays et de monter le ton vis-à-vis de la troïka. « L’avenir commun de l’Europe ce n’est pas celui de l’austérité », a lancé en sortant de l’isoloir Aléxis Tsípras.

Avec, pour tout bilan, un taux de chômage à 25 %, des revenus en chute libre et une dette qui n’a cessé de croître, le Premier ministre sortant Antonis Samaras n’a pas su convaincre les électeurs qu’il fallait persévérer sur le chemin de la rigueur. Ses arguments sur les risques d’une sortie de l’euro si Syriza parvenait au pouvoir n’ont pas porté non plus, même si une grande majorité du pays souhaite rester dans la zone euro. Dimanche, les Grecs ont décidé de frapper du poing sur la table en espérant qu’elle ne se renversera pas.

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