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Cecile Cornudet 

 En mai 2012, Nicolas Sarkozy avait perdu la présidentielle, mais pas encore le statut de seul responsable ayant réussi à habiter la fonction. C’est chose faite.

Il cherche à redorer son blason présidentiel en rencontrant Angela Merkel. Mais lorsqu’elle le reçoit ce lundi à Berlin, c’est en tant que chef de parti, au siège de la CDU. Pas question de fâcher François Hollande à quelques jours d’une rencontre commune. Les deux partis vont créer des groupes de travail communs, a concédé la chancelière.

Donner à François Hollande des leçons de politique internationale devient quasiment impossible à faire dans un pays en « guerre contre le terrorisme ». En recevoir de la part de figures UMP devient en revanche monnaie courante. François Fillon a récemment souligné le « rôle ambigu » du Qatar, pays défendu par Nicolas Sarkozy, en matière de financement du terrorisme. Bruno Le Maire a embrayé.

Plans contrariés

C’est le double effet du climat d’unité face au danger. Après le « mauvais moment à passer » que constituait la campagne interne pour la présidence de l’UMP , voici qu’en survient un second dans la foulée. Nicolas Sarkozy ne peut pas jouer aussi aisément qu’il le voudrait son rôle d’opposant à François Hollande. Le seul à même de créer l’unité parmi les siens.

Voir François Hollande endosser le costume présidentiel fragilise qui plus est son statut en interne. Nicolas Sarkozy n’est plus une exception, il n’est plus le seul à avoir réussi à incarner la fonction. Il redevient un homme politique comme les autres, pourrait-on dire, et les autres justement le lui font joyeusement sentir.

L’avenir n’est pas compromis. Nicolas Sarkozy tient les rênes du parti et progresse dans les sondages. Mais les plans sont contrariés, l’obligeant en surenchérir dans l’écoute, la patience, l’attention vis-à-vis des têtes de l’UMP. Un exercice pas exactement dans sa nature.

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