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François Fillon livre quelques confidences acides à l’égard de François Hollande, dans un article du Point à paraître jeudi. L’ex-Premier ministre est certain que le Président l’a manipulé à l’occasion de son déjeuner avec Jean-Pierre Jouyet l’été dernier.

L’ancien Premier ministre lâche ses coups. Dans l’édition du Point parue jeudi, François Fillon accuse plus explicitement encore François Hollande d’avoir manœuvré contre lui à l’occasion du désormais célèbre déjeuner du 24 juin avec le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet. Ce dernier avait rapporté dans un livre que l’ancien Premier ministre demandait au pouvoir d’accélérer les procédures judiciaires contre Nicolas Sarkozy. « Les médias ont pensé que l’objectif était de dézinguer Sarkozy, mais non, au contraire : Hollande veut le remettre en selle », confie le député UMP, candidat à la primaire pour la présidentielle de 2017.

« Pour ça, il faut affaiblir Juppé et moi. Avec cette affaire Jouyet, Hollande a cherché à me tuer », poursuit François Fillon qui se dit auprès du Point convaincu de « gêner ». Le Président pense ainsi que François Fillon est « le plus dangereux », dit encore ce dernier. « En 2012, il disait à son entourage : ‘Contre Sarkozy, je gagne ; contre Fillon, je ne suis pas sûr.' » Dans l’article de l’hebdomadaire, un « intime de François Hollande » semble corroborer ce point en assurant que François Hollande « a filé un coup de main » à Nicolas Sarkozy, qui « manquait d’air ».

Sarkozy « joue le rassemblement au-delà du raisonnable »

François Fillon n’en a pas fini : « Hollande est très méchant. Dans l’affaire qui me concerne, c’est un salopard. » A l’inverse, l’ancien Premier ministre ménage Nicolas Sarkozy, « plus tendre » selon lui. « En ce moment, il est très tolérant, très aimable. Il passe son temps à me dire : ‘On est amis, François, hein?' » « Je ne crois pas que Sarkozy soit pervers. En tout cas, sa perversité est moins grande que celle de Hollande », dit l’élu de Paris, assurant qu’à l’Elysée, « il ne (lui) a jamais fait de saloperies au sens de prendre publiquement des positions contraires aux miennes, comme l’a subi Ayrault ».

Quant à l’échéance présidentielle à venir, François Fillon maintient qu’il se sent « totalement » libéré de Nicolas Sarkozy, même si les deux hommes se reparlent après un an et demi de brouille. A l’occasion de son dernier déjeuner avec lui, début janvier à Paris, le député dit avoir été « d’accord sur tout ». « Pour l’instant, on a des intérêts communs. On a besoin de calmer un peu le jeu. Mais lui joue le rassemblement au-delà du raisonnable », poursuit François Fillon. Et si « les primaires se passent mal », l’élu de 60 ans assure qu’il fera « quelque chose dans le business, comme Blair et Zapatero ».

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