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J’ai pris mon parti d’appeler les choses par leur nom. Mes adversaires ne sont ni plus ni moins que des « fascistes relookés ».
Christophe Servan

Qu’est ce que le fascisme ? On a écrit des livres entiers sur le sujet, Le fascisme en action par exemple de Robert Paxton, mais nul besoin d’aller chercher si loin. Le fascisme peut se résumer en quelques mots : nationalisme, antiparlementarisme (ou dictature si vous préférez), centralisme économique et anticommunisme. Mussolini et Hitler sont sans doute ceux qui ont le mieux incarné le fascisme et naturellement au lendemain de la seconde guerre mondiale, cette doctrine est ressortie totalement disqualifiée.

Inutile de revenir sur l’anticommunisme. Après la chute du mur de Berlin ce n’est certainement pas là que se trouve le problème. Quant au centralisme économique, à ne pas confondre avec le collectivisme qui lui ne respecte pas les lois du marché et abolit la propriété privée, n’oublions pas qu’il fut au cœur du programme du conseil national de la résistance et d’une certaine façon aussi au cœur du programme commun de la Gauche en 1981. Le thatchérisme ou doctrine libérale qui lui est diamétralement opposé a fait florès à partir des années Reagan ; savoir quel système est le meilleur est une question qui est loin d’être tranchée, la crise de 2008 le prouve.

Voyons maintenant le nationalisme. Sans aucun doute, il a mauvaise presse en France, mais cela suffit-il pour qualifier un nationaliste de fasciste? Bien au contraire, toute l’histoire de la seconde moitié du XXème siècle foisonne d’exemples de nationalismes pas forcément vertueux mais très politiquement corrects : le sionisme, les mouvements de décolonisations du Tiers-monde, le nationalisme croate, bosniaque et aujourd’hui ukrainien pour ne citer que quelques exemples.

Reste donc la dictature du parti unique comme forme de gouvernement, et c’est bien là et nulle part ailleurs que réside le poison du fascisme. C’est pourquoi le mot fasciste tel qu’il est employé aujourd’hui devrait désigner exclusivement des partis ou des individus qui ne jouent pas le jeu démocratique. Lionel Jospin avait donc parfaitement raison de dire que le Front national n’est en aucun cas un parti fasciste. Populiste oui, fasciste non. Mais qu’en est-il des autres ?

Lorsque je songe aux lendemains de l‘affaire de Carpentras, à ce qui s’est passé dans les rues après le 21 avril 2002, aux ententes contre-nature pour faire barrage à n’importe quel prix au Front national, au traitement des élus de ce parti par les médias, au traitement réservé à tous ceux qui osent à l’échelon local ne serait-ce que pactiser avec le Front national, à l’ostracisme dont font l’objet les individus qui se réclament de ce courant de pensée au sein de la haute administration, à l’union nationale tronquée du 11 janvier, au comportement hier de Monsieur Bartolone, à Dupont Aignan qui regarde vers Mélenchon quand Marine Le Pen lui tend la main, quand je songe enfin aux menaces à peine voilées proférées par tel ou tel en cas d’arrivée de Marine Le Pen aux marches du pouvoir en 2017, tout ceci au nom d’un pacte prétendument républicain, je me dis que nos hommes politiques de gauche comme de droite ne sont rien d’autre que des fascistes déguisés. Et si on m’accuse de parti pris frontiste je réponds alors traité de Lisbonne, loi Gayssot, loi sur la surveillance de l’internet, censure, désinformation, police de la pensée, abandon de souveraineté, etc.

A une époque où chacun y va de son petit mot pour coller sur l’adversaire une étiquette infamante j’ai pris mon parti d’appeler les choses par leur nom. Mes adversaires ne sont ni plus ni moins que des « fascistes relookés » et c’est désormais sous la bannière de l’antifascisme que je les combattrai.

Boulevard Voltaire – La liberté guide nos pas