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Stéphane Dupont 
  • Avec Frédéric Barbier, PS remporté, justesse, législative partielle Doubs

    Avec Frédéric Barbier, le PS a remporté, de justesse, la législative partielle du Doubs – SEBASTIEN BOZON/AFP

Le candidat du PS a remporté de justesse l’élection législative partielle dans le Doubs face à son adversaire du FN. Frédéric Barbier totalise 51,43 % des voix, contre 48,57 % pour la Frontiste Sophie Montel.

Certes la victoire est étroite. Certes la circonscription était détenue jusqu’à présent par la gauche. Il s’agissait de celle de Pierre Moscovici , parti à la Commission européenne, à Bruxelles. Et Frédéric Barbier, son suppléant était bien implanté. Mais c’est tout de même la première fois en treize scrutins depuis 2012 que le PS parvient à envoyer un député au Palais Bourbon.

La stratégie du « ni, ni »

Frédéric Barbier, qui était arrivé en deuxième position au premier tour (28,85% des suffrages), a bénéficié des reports de voix des quatre autres candidats de gauche et des appels à voter en sa faveur de l’UDI et du Modem. Mais il a aussi profité de la hausse de la participation de près de 10 points entre les deux tours de scrutin. Les visites cette semaine sur place du chef du gouvernement, Manuel Valls , et du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, qui jouissent d’une bonne image depuis les attentats, et les divisions à l’UMP sur l’attitude à adopter vis-à-vis du FN, ont probablement aidé à mobiliser l’électorat de gauche face à la menace de l’extrême droite.

Au terme de deux jours de fortes tensions et d’hésitations, le parti de Nicolas Sarkozy avait recommandé aux électeurs le « ni, ni », ni vote FN, ni vote PS. En clair l’abstention ou le vote blanc. Il n’a apparemment pas été suivi. Très peu de votes blancs ont été recensés. Et la participation a grimpé. De nombreux électeurs de droite ont voté pour Sophie Montel qui a frôlé la barre des 50 % des suffrages. Et d’autres ont choisi de jouer le « Front républicain » en apportant leur voix à Frédéric Barbier.

Remobilisation de l’électoratLe Front national continue de buter sur le seuil de majorité dans les élections législatives partielles depuis 2012, faute de crédibilité. Selon un sondage OpinionWay pour« Metronews », 65 % des Français ne jugent pas le parti d’extrême droite apte à gérer le pays. Le FN pourra toutefois se consoler de ce nouvel échec électoral en se disant qu’il a semé une belle pagaille à l’UMP, qu’il a contribué à affaiblir Nicolas Sarkozy, un concurrent potentiel de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017 et qu’il a réussi à séduire de nombreux électeurs de droite malgré le fameux « ni, ni » . Son numéro deux, Florian Philippot, n’a pas manquer de se féliciter de l’« excellent score » de Sophie Montel.

Une fois le résultat connu, le soulagement et la satisfaction l’emportait au PS. Le résultat du Doubs est encourageant avant les élections départementales de la fin mars. Non que le parti gouvernemental se voit remporter le scrutin. Mais la remobilisation de son électorat devrait lui permettre d’éviter la déroute que lui prédisaient tous les experts électoraux il y a quelques semaines encore. A condition qu’elle se confirme, l’« esprit du 11 janvier » semblant vite s’atténuer, au fur et à mesure que les mauvaises nouvelles sur le front économique, comme la montée implacable du chômage, reviennent au premier rang. Une hirondelle ne fait pas le printemps.

http://www.lesechos.fr