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SwissLeaks«Inventons demain», un réseau socialiste français invité sur le site de Mediapart, estime que Paris, Berlin et Rome devraient s’attaquer aux paradis fiscaux.

Alors que les révélations liées aux comptes de clients HSBC (HSBA 70.8 0.78%) à Genève ont provoqué un séisme international dimanche 8 février, certains y voient l’opportunité de demander un passage à l’attaque des gouvernements lésés par le secret bancaire.

Dans un appel intitulé «Déclarons la guerre à la Suisse», publié sur le magazine en ligne Mediapart, le réseau de jeunes socialistes français «Inventons demain» demande à ce que la France, l’Allemagne et l’Italie frappent Berne mieux, plus vite, plus fort.

«Des sanctions proportionnelles aux pertes financières»

Né en 2013 suite à l’affaire Cahuzac, ce réseau invité par Mediapart se définit comme «un groupe de réflexion et d’action de Gauche (…) au sein duquel se côtoient des militants de tous âges et de tous les territoires». Son objectif: sortir des batailles d’ego qui nuisent au parti socialiste français et «remettre l’accent sur les idées».

«Nous demandons que les trois plus grandes économies de la zone euro, toutes trois dirigées par des coalitions où siègent des socio-démocrates, se rapprochent et appliquent sans délai aux paradis fiscaux des sanctions proportionnelles aux pertes financières qu’ils nous infligent», expliquent les membres du réseau.

«Le secret bancaire n’est rien d’autre qu’une forme de subvention déguisée aux banques logées dans les paradis fiscaux.»

«Qu’attendons-nous pour agir ?»

Selon le réseau, le secret bancaire est «une distorsion de concurrence et donc d’une infraction aux règles de l’OMC. D’après les règles de cette organisation, les Etats sont en droit d’imposer des représailles commerciales égales au préjudice qu’elles subissent.»

«L’exemple suisse donne une idée du rapport de force que nous pourrions créer: l’Allemagne, l’Italie et la France représentent 35% des exportations de ce pays, alors même que la Suisse ne compte que pour 5% de nos débouchés. En imposant des tarifs douaniers de 30%, nous pourrions utiliser la force du droit international pour obliger ce pays à abandonner le secret bancaire et à sortir de l’ombre».

Et de conclure «Qu’attendons-nous pour agir ?»

Un secret bancaire qui s’effrite

Parallèlement, un article du Monde intitulé «Comment la Suisse a renoncé au secret bancaire» met pour sa part l’accent sur la disparition progressive de ce dernier.

«Institué en 1934, l’inviolabilité [du secret bancaire] est consacrée par l’article 47 de la loi fédérale sur les banques et les caisses d’épargne. Il est assorti de conséquences pénales définies dans l’article 273 du code pénal suisse (…) Mais depuis quelques années, face à une pression internationale croissante, le sacro-saint secret bancaire s’est effrité peu à peu», notamment avec la signature de la convention de l’OCDE sur la lutte contre l’évasion fiscale et l’échange automatique de données fiscales, prévu en 2018.

Celui-ci «permettra de passer outre les procédures d’assistance administrative, longues et parfois ralenties par la collaboration toute relative des autorités», note le quotidien français à l’origine des «SwissLeaks».

http://www.tdg.ch