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+ VIDEO L’ex-ministre socialiste des Affaires étrangères a affirmé que Manuel Valls était « probablement » sous influence juive, évoquant ses « alliances personnelles » et, sans la nommer, l’épouse du Premier ministre, Anne Gravoin.
L’interview de l’ex-ministre PS des Affaires étrangères Roland Dumas sur RMC et BFMTV a provoqué un tollé lundi en affirmant que Manuel Valls était « probablement » sous influence juive, en évoquant ses « alliances personnelles » et, sans la nommer, l’épouse du Premier ministre, Anne Gravoin.
Le Premier ministre est-il sous influence juive, l’invite à préciser le journaliste Jean-Jacques Bourdin après des propos tenus par Roland Dumas en ce sens. « Probablement », « je peux le penser », a répondu l’ancien président du Conseil constitutionnel, âgé de 92 ans. « Il a des alliances personnelles qui font qu’il a des préjugés. Chacun sait qu’il est marié avec quelqu’un, quelqu’un de très bien d’ailleurs, qui a de l’influence sur lui », a-t-il également déclaré.
La ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a dénoncé sur Twitter des propos « atterrants ». « Roland Dumas nourrit l’antisémitisme ordinaire. Soutien à tous ceux qui combattent la haine ».
Des « propos inacceptables » qui « dépassent l’entendement en mettant en cause le Premier ministre avec un vocabulaire d’extrême droite », a renchéri le PS dans un communiqué. Ils sont « indignes d’un socialiste décoré par la République » et « constituent une profanation morale de notre histoire nationale ».
Les propos de Roland #Dumas dépassent l’entendement http://t.co/izZoWSlhXB pic.twitter.com/SPeQQwumfN
— Parti socialiste (@partisocialiste) 16 Février 2015
Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, s’est dit « révulsé ». Proche de Manuel Valls, le sénateur PS Luc Carvounas a dénoncé des « propos nauséabonds », en rappelant que Roland Dumas avait « apporté son soutien à Dieudonné en 2006 » tandis que l’ex-ministre Benoît Hamon a lâché : « Dumas est écoeurant ».
Claude Bartolone, le président PS de l’Assemblée nationale, s’est dit, également sur Twitter, « révolté » par des propos « qui relèvent d’un antisémitisme ordinaire et d’un complotisme délirant », appelant à « ne rien laisser passer ».
Jean-Jacques Urvoas, le président PS de la commission des Lois de l’Assemblée, proche du chef du gouvernement, a ironisé en postant sur Twitter: « Pour la 1ère fois je me sens gaulliste: la vieillesse est un naufrage. Dumas le démontre ».
Dumas « tordu », disait Mitterrand
Pour Carlos Da Silva, porte-parole du PS, « Roland Dumas a perdu les pédales ». « Il faut qu’il arrête de s’exprimer. Des tombes ont été profanées, des citoyens français attaqués parce qu’ils étaient juifs, voilà de quoi on parle! », a dénoncé ce proche de M. Valls.
Jérôme Guedj, président PS du Conseil général de l’Essonne, a pour sa part jugé que « les mots choisis de Dumas sont assassins. Pas d’excuse dans l’âge: vieux ou jeune, c’est le même antisémitisme, qui va des mots au meurtre ».
A droite, les propos de l’ancien ministre de François Mitterrand ont également été condamnés: « #antisémitisme Les propos de Roland Dumas sur #Valls sont inadmissibles et proprement scandaleux Quel naufrage! », a tweeté l’ancien ministre UMP des Transports Dominique Bussereau.
« Roland Dumas va avoir 93 ans… L’âge du silence médiatique… ou de la révélation de la vraie personnalité? Ses propos sont odieux… comme lui? », a réagi le sénateur et ex-ministre UMP Roger Karoutchi.
Roland Dumas avait été proche de François Mitterrand, ce qui n’empêchait pas ce dernier de porter un regard sévère sur lui: « J’ai deux avocats, Robert Badinter pour le droit, Roland Dumas pour le tordu », disait l’ancien chef de l’Etat. Une allusion sans doute aux affaires de 1998, comme Elf-Christine Deviers-Joncour (commissions) ou encore à celle des bottines Berluti qui lui valu le sobriuqet de « Mr. un smic à chaque pied ».
Roland Dumas, ancien résistant et fils de résistant fusillé, a par ailleurs rejeté lundi l’expression « islamo-fascisme » employée par M. Valls. « Le fascisme, c’était pas ça, l’hitlerisme non plus, il ne faut pas exagérer ». « Il y a une sorte d’escalade qui se produit, moi j’appelle à la raison », a-t-il dit.