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L’ancien ministre a, en revanche, jugé « justifiée » l’expression « apartheid social, territorial, ethnique en France » employée le 20 janvier par le Premier ministre.

L'écologiste Pascal Canfin a quitté le gouvernement quand Manuel Valls est devenu Premier ministre.
L’écologiste Pascal Canfin a quitté le gouvernement quand Manuel Valls est devenu Premier ministre. © VILLARD/SIPA

Pascal Canfin a estimé mardi que Manuel Valls s’était « laiss(é) aller à une forme d’amalgame » en employant le terme d' »islamo-fascisme », mais a jugé en revanche justifié celui d' »apartheid » territorial qui « met le doigt sur une réalité ». Manuel Valls a appelé lundi à « l’unité » pour « combattre l’islamo-fascisme » et l’islam de France à prendre « totalement ses responsabilités ». « Ce qui est embêtant avec cette expression, c’est qu’elle est extrêmement globalisante et qu’au lieu de pointer précisément la différence entre une ultraminorité parfaitement détestable et que l’on doit combattre et une immense majorité qui n’est pas sur ce registre, lui-même, Manuel Valls, se laisser aller à une forme d’amalgame qui est dangereuse », a déclaré Canfin sur RFI.

Pour l’ex-ministre de François Hollande, qui a quitté le gouvernement avec Cécile Duflot avant l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, cette expression « laisserait à penser que l’ensemble des musulmans, de l’islam, aurait des accointances ou une tendance fasciste. Or, il y a aussi l’islamo-démocratie. Ce qu’on voit en Tunisie par exemple, c’est exactement le processus que l’on a vu dans nos pays chrétiens il y a plus d’un siècle, qui a donné lieu à ce qu’on a appelé la démocratie chrétienne, c’est-à-dire l’intégration de l’Église, chez nous catholique, là-bas musulmane, dans un système politique où parfois ils ont la majorité, parfois la minorité, où ils acceptent le jeu de la démocratie. »

« Mettre le doigt sur une réalité »

En revanche, « nous sommes effectivement en guerre contre cette réalité extrêmement minoritaire de l’islam dont, en plus, on ne doit jamais oublier que les premières victimes de cet islamo-fascisme, ce sont précisément les musulmans eux-mêmes, partout dans le monde », a-t-il dit. Pascal Canfin a en revanche jugé « justifiée » l’expression « apartheid social, territorial, ethnique en France » employée par le Premier ministre « au sens où il admet une réalité sur quelque chose qui est grave ».

« Même s’il n’y a pas forcément une volonté consciente de la part des acteurs de produire cet apartheid territorial, il suffit d’aller dans certains quartiers, ce qu’on appelle les banlieues françaises, pour voir que les communautés étrangères sont tellement majoritaires que cela produit une forme d’apartheid, même si ça n’est pas évidemment un projet politique comme ce fut le cas avec le régime d’Afrique du Sud. » Mais ce terme permet de « mettre le doigt sur une réalité », a jugé Pascal Canfin.

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