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« Ils font le jeu de la droite », affirme Bruno Le Roux à propos des frondeurs. « Voter avec l’UMP, pour des gens qui se disent de gauche, c’est quand même un problème majeur », estime, de son côté, Stéphane Le Foll.
« Celui qui voterait la censure n’a plus sa place au Parti socialiste. Parce que voter avec l’UMP, pour des gens qui se disent de gauche, c’est quand même un problème majeur », a déclaré le porte-parole du gouvernement sur Europe 1. Mais « je ne crois pas qu’on soit dans cette situation », « la motion de censure sera rejetée », a-t-il ajouté.
« Chacun va être appelé à la responsabilité. Chacun aura à se rappeler qu’il a été élu dans le cadre d’une majorité après une présidentielle » en 2012, a cependant ajouté Stéphane Le Foll. « Aucun risque ne pouvait être pris ». « Certains ont fait des jeux, des postures, que ce soit la droite, les frondeurs, à la veille d’un congrès. L’ambition doit rester celle de la France et des Français », a dit le porte-parole du gouvernement, proche de François Hollande.
Le Foll : « Il n’y a pas de majorité alternative » par Europe1fr
Pas « un projet en sincérité »
Les frondeurs ont franchi « une sorte de ligne rouge. Pour l’instant il y avait des députés socialistes qui ne soutenaient pas la majorité. Là, pour la première fois, des députés socialistes qui ont décidé de rejoindre la droite pour faire battre le gouvernement sur un texte », a déclaré le président du groupe PS, Bruno Le Roux, sur iTELE.
Ce dernier ne leur fait pas « un procès en sincérité. Mais quand ils ne respectent plus aucune règle, ils font le jeu de la droite ». « Rien ne les arrête quand ils veulent essayer d’imposer contre la majorité une idée. C’est là que leur fonctionnement est anti-démocratique, c’est là qu’il faut y mettre un terme. Il faut qu’ils se ressaisissent ».
Membre desdits « frondeurs », le député Laurent Baumel a expliqué sur iTELE que leur stratégie était « d’essayer de peser à l’intérieur de notre famille politique, de la majorité, pour essayer d’infléchir la politique et de faire revenir le quinquennat à son point de départ, c’est-à-dire dans l’esprit de la campagne que nous avons tous menée ensemble en 2012. C’est-à-dire un axe plus social-démocrate que la politique d’inspiration sociale-libérale menée depuis l’année dernière ».
François Hollande « conserve la possibilité de changer les équilibres ». « Je demande un changement de ligne, s’il doit passer par un changement de Premier ministre ça ne me dérange pas », a-t-il dit, à la question de savoir s’il souhaite un départ de Manuel Valls. Interrogé sur un changement de Premier ministre, Christian Paul, autre député « frondeur », a répondu: « c’est une des options, ce n’est pas la seule. Je n’écarte rien. C’est surtout au président de la République d’en décider, pas aux députés socialistes ».
Mélenchon pour une « motion de gauche »
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle de 2012, a critiqué la décision du groupe à l’Assemblée nationale de voter la motion de censure UMP-UDI contre le gouvernement, à laquelle il aurait préféré une motion « de gauche ».
« Le groupe communiste va voter la motion de censure. Le Front de Gauche, c’est neuf partis, pas un. (…) Personne ne m’a demandé mon avis ni cette fois-ci, ni les autres. Le groupe à l’Assemblée pense qu’il est normal de faire ce qu’il veut sans consulter personne », a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur France Info.
S’il siégeait à l’Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon « n’aurai(t) pas procédé comme ça ». « D’abord parce qu’il n’y a aucune chance que cette motion de censure passe. Donc qu’est-ce qu’on va se fourrer avec la droite dans une aventure pareille? Je me serai adressé aux frondeurs pour leur dire ’Les amis, il ne suffit pas d’être contre, il faut être pour’. J’aurais proposé aux frondeurs et aux écologistes une motion de censure pour montrer que si le gouvernement est désapprouvé, il l’est par la gauche », a-t-il développé.
Mélenchon ne voterait pas la censure avec la… par FranceInfo
« Nos députés n’ont pas le nombre suffisant pour déposer une motion de censure. Je pense qu’ils auraient dû s’adresser aux Verts et aux socialistes pour que chacun soit devant sa responsabilité positive, devant le pays. Il ne suffit pas d’être contre, il faut montrer qu’il existe une alternative », a insisté Jean-Luc Mélenchon.
«Echec total pour Manuel Valls»
Face au risque de voir le projet de loi Macron rejeté du fait des « frondeurs » PS, Manuel Valls a choisi mardi de passer en force en ayant recours à l’article 49-3 de la Constitution au terme d’une folle journée à l’Assemblée.
« Je crois que c’est un échec total pour Manuel Valls. C’est un moment de vérité. Au fond, il n’y a pas de majorité pour une loi de droite dans cette Assemblée. La loi Macron est une loi de droite ». « De vote en vote, Manuel Valls perd des voix, et il perd des alliés », a dit Jean-Luc Mélenchon.
« Les gens n’ont pas voté pour ça en 2012. Ceci est contre la nature politique, on ne peut pas tout le temps violer la nature politique de la démocratie ».
Manque de « pédagogie » aux frondeurs, selon Le Guen
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, s’est dit « choqué » que le groupe GDR (communiste-Front de Gauche) à l’Assemblée vote la motion de censure UMP-UDI contre le gouvernement et concède un manque de « pédagogie » à l’égard des socialistes frondeurs.
« Il ne suffit pas simplement que l’extrême gauche vote avec la droite pour que ça fasse une politique pour le pays », a déclaré sur RTL Jean-Marie Le Guen, « choqué » de cette décision « historique ».
Quant aux nombreux députés socialistes dont le vote risquait de manquer pour faire voter la loi Macron, finalement adoptée avec l’article 49-3, alors que l’opposition du groupe GDR était connue, « peut-être que la pédagogie n’a pas été suffisamment faite. Mais je me demande ce qu’il faut pour qu’un certain nombre de gens à gauche comprennent la réalité du pays », a dit le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement.
Mais « quelle est l’alternative à la gauche aujourd’hui ? Ce n’est pas la gauche de la gauche. C’est au mieux, si j’ose dire, une droite qui n’a pas de projet et qui est dans l’autoritarisme, mais plus vraisemblablement, on a vu ce qui s’est passé dans le Doubs, l’extrême droite », a plaidé Jean-Marie Le Guen.
Le Club des Entrepreneurs de croissance -regroupant plus de 16.000 entrepreneurs- exprime sa satisfaction de voir le texte de loi Macron adopté par l’Assemblée Nationale.
« Nous y voyons un véritable instrument de relance de l’activité économique et de soutien à la croissance. Ce texte était attendu par tous les chefs d’entreprises. Il constitue un début de réponse à la crise que la France traverse », estime Christian Person, Président du Club des Entrepreneurs et PDG du groupe Umalis.