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Il y a quand même des choses qu’il faut avoir vues avant de pouvoir partir l’âme enfin en paix. Ainsi, des galopins entendaient publier un pastiche de Charlie Hebdo, intitulé Charpie Hebdo. Blasphème ultime… Il y a quand même des choses sacrées dans la vie.
À en croire le quotidien 20 minutes, donc : « Dans un courrier recommandé daté du 30 janvier et consulté par l’AFP, l’avocat de Charlie Hebdo a en effet enjoint Sonora Média, la société éditrice, de renoncer avant le 8 février à cette publication prévue, selon lui, le 11 février 2015. Soit “quelques semaines après les attentats terroristes qui ont été perpétrés les 7 et 9 janvier derniers […] et qui ont causé la mort de dix-sept personnes”. »
Bon, l’avocat en question, ce n’est pas exactement n’importe qui, s’agissant de Richard Malka, qui est aussi celui de Dominique Strauss-Kahn et de son ex-épouse Anne Sinclair. Mais encore celui de Carla Bruni-Sarkozy et de l’homme le plus riche d’Israël, Beny Steinmetz. Bref, ça ne pète pas que dans la soie, mais un peu quand même. Si Cavanna avait vu ça…
Si l’on résume, et ce au nom de la liberté d’expression, tout serait donc permis. Les Femen qui exhibent leurs loches plus ou moins vaillantes à Notre-Dame-de-Paris. Les Christ trempés d’urine. Les Pussy Riot qui miment de la levrette en se tirlipotant l’entrejambe dans les églises orthodoxes de Moscou. Le défunt pape Jean-Paul II, bouffé par les vers. Le prophète Mohamed, à poil avec une Magen David plantée dans le fion. Le Christ, le fils qui enfile le Père, tandis que le Saint-Esprit lui poinçonne l’arrière-train. Tout cela est d’un goût. C’est du Charlie.
Tout ce qui est excessif finit par devenir dérisoire. Et aussi grotesque que ces soixante-huitards à la retraite qui, après avoir fait carrière dans la publicité ou à Libération – ce qui revient globalement au même -, n’ont eu de cesse de brocarder fêtes d’antan et commémorations de jadis tout en ne supportant pas qu’on puisse égratigner leurs petites processions, leur Commune de carton et leurs barricades en Lego ; la rue Gay-Lussac, c’était quand même pas Verdun.
« Je suis Charlie »… Mais l’imposture, ce serait plutôt « Je suis partout », à vouloir, dans tous les médias, se faire passer pour victimes de la liberté d’expression, alors que tout le monde savait que ce torchon n’était autre que la version vaguement gauchiste d’Au Pilori, journal de balances et d’indicateurs de police, n’ayant de cesse d’exiger que le Front national soit interdit, qu’Éric Zemmour soit mis au chômage et Dieudonné en prison…
Devoir de mémoire oblige, rappelons-nous la fameuse une de cet hebdomadaire, datée du lundi 16 novembre 1970 : « Bal tragique à Colombey – 1 mort ». C’était sinistre, mais finalement drôle, sauf que cela faisait référence à la mort de 146 personnes, piégées dans l’incendie d’un night-club de Saint-Laurent-du-Pont, dans l’Isère. Soit des personnes toutes aussi innocentes que ces malheureux dont le seul crime fut d’avoir fait leurs emplettes dans ce magasin casher de la porte de Vincennes, tristement devenu célèbre depuis.
Alors, aux pleureuses professionnelles, ce seul mot : assez d’hypocrisie ! Et réjouissons-nous au moins de ceci : passé de 10.000 à 200.000 abonnés, pour une fois, Charlie Hebdo aura au moins fait montre de salubrité publique, démontrant qu’il n’était que torche-cul de la plus vilaine espèce. La preuve par Richard Malka, avocat de l’élite mondialisée, venant au secours de rebelles en peau de lapin. Et puis, dans la foulée, à quand Charb au Panthéon ? Charb de Gaulle, tant qu’on y est… Mais n’est pas le Général qui veut.
Pour conclure, cette maxime du défunt professeur Choron qui sent bon son Léon Bloy : « Qu’ils crèvent ! » Tous, et le plus tôt sera le mieux.