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électricité gratuite, évasion fiscale, Fonction publique, Grèce, la contrebande, les salaires, projets de réformes, Soins
Le ministre grec des Finances, Varoufakis, promet une réforme fiscale ainsi qu’un examen et un contrôle des dépenses dans « tous les domaines » de l’action publique. La présentation de la liste des réformes grecques, et sa validation par les partenaires de l’Eurogroupe, sont les conditions pour obtenir la prolongation jusqu’à fin juin de l’aide de l’UE à la Grèce, le programme actuel expirant le 28 février.
Elle va à présent être examinée par les ministres des Finances des pays de la zone euro lors d’une téléconférence annoncée pour ce mardi après-midi, dès 14h. Mais les trois institutions créancières de la Grèce (UE, BCE, FMI) devront donner « un avis positif » sur les propositions pour que se tienne la conférence téléphonique, selon une source européenne proche des discussions.
« Du point de vue de la Commission, cette liste est suffisamment complète pour constituer un bon point de départ en vue d’une conclusion fructueuse de son examen », selon une source européenne. « Nous sommes notamment encouragés par l’engagement fort à combattre l’évasion fiscale et la corruption. »
Conformément au compromis négocié in extremis vendredi soir entre la Grèce et ses partenaires de l’Eurogroupe, cette liste de réformes est indispensable à la prolongation de quatre mois de l’assistance financière versée à Athènes, qui écarte le risque d’une cessation de paiement.
Je crois qu’ils (les Grecs) sont très sérieux, mais il s’agit juste d’un premier pas.
Président de l’Eurogroupe
• Qu’y a-t-il dans cette liste?
Dans ce document, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, s’engage à une réforme fiscale ainsi qu’à un examen et un contrôle des dépenses dans « tous les domaines » de l’action publique.
Le gouvernement entend aussi réformer les salaires de la fonction publique sans les baisser davantage ni augmenter la masse salariale totale. Parmi les mesures annoncées figurent toutes les annonces électorales de mesures sociales d’urgence pour aider les plus vulnérables, précise la même source sans en chiffrer le coût.
Il est notamment question de fourniture d’électricité gratuite à 300.000 familles dans le besoin, accès gratuit aux services de soins, distribution de coupons d’aides alimentaires et transport pour les plus modestes ainsi qu’un soutien financier spécifique aux retraités touchant de faibles pensions.
D’autres propositions, citées par cette source, pourraient susciter le débat avec les créanciers internationaux comme le blocage des saisies de la résidence principale et des mesures incitatives au paiement des arriérés d’impôts et d’emprunts bancaires passant par un effacement d’une partie des sommes dues.
Le volet structurel est plus consensuel avec un système fiscal « juste », la lutte contre l’évasion fiscale, la corruption, la contrebande d’essence et de cigarettes (qui devrait rapporter 2,3 milliards d’euros par an) et la « réorganisation de la fonction publique » pour diminuer la bureaucratie.
Le gouvernement grec s’est engagé à ne pas revenir sur les privatisations réalisées ou en cours et à faire en sorte que ses mesures pour lutter contre la « crise humanitaire » dans le pays ne pèsent pas sur le budget.
• Ce qu’elle ne contient pas
La liste publiée ne mentionne pas l’élévation graduelle du salaire minimum de 580 à 750 euros prévue par Syriza, mal vue à Bruxelles. Si Athènes passe à l’acte, « il y aura six pays en Europe qui auront un salaire minimum inférieur », entre autres la Slovaquie et l’Espagne, tout en devant continuer à soutenir Athènes financièrement, a fait remarquer dans une interview lundi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
• Et maintenant, qu’attend-on?
Les ministres de Finances de la zone euro se consulter par téléphone dès 14h pour décider s’ils valident la liste de reformes afin d’entériner l’extension de quatre mois du financement de la Grèce.
Outre l’examen de passage mardi, la mise en oeuvre des réformes fera l’objet d’une évaluation en avril et la zone euro ne devrait pas, d’ici là, débourser 7,2 milliards d’euros restant dans le programme d’aide, alors qu’Athènes doit faire face à des échéances vis-à-vis de ses créanciers dès mars.
L’incertitude entourant la suite des événements risque en outre de peser sur l’activité économique, selon les analystes d’IHS Global Insight. Ils anticipent un déclin du Produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, c’est-à-dire un retour en récession alors que la Grèce venait de sortir la tête hors de l’eau en 2014 après six années de dépression.