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Sacré Roger, bousculé par tout le monde dans la foulée.
Journaliste, écrivain

Le fameux dîner du CRIF… Ça, pour un dîner de cons, c’en était un, d’exceptionnel millésime, ce lundi dernier. Devant la gravité des circonstances, on aurait pu attendre du Raymond Aron, du Bernard Lazare, de l’Alain Finkielkraut, de l’Élisabeth Lévy : mais là, c’était du Max Pécas.

Le matin même, Roger Cukierman, MC censé donner le tempo du dance floor, assurait sur les ondes d’Europe 1 que « Marine Le Pen [était] personnellement irréprochable » et qu’entre elle et son père, il fallait prôner le « padamagalm ». Sauf qu’au jeu du « kikadikoikilapadi », Roger se prend les babouches dans le tarbouche. Ainsi, Shéhérazade Le Pen, en l’espace de quelques heures, n’est plus « fréquentable » et encore moins « irréprochable ». Purée de nous autres, comme aurait assuré un autre Roger, naguère célèbre pour son rôle de « Gorille ». Mais avec celui qui nous occupe, le « Gorille » survivant serait plutôt dans la brume, pour continuer de filer la métaphore cinématographique. « Gorille qui nous occupe » ? Attention pour qui évoque « l’Occupation », voilà qui pourrait être mal pris ; de nos jours, on n’est jamais trop prudent, et puis « gorille », méfions-nous…

Sacré Roger, donc, bousculé par tout le monde dans la foulée. Résumons. Arno Klarsfeld, Franco-Israélien ayant choisi d’accomplir ses obligations militaires en Israël plutôt qu’en France : « Ce qu’a dit Cukierman est inacceptable. Jamais elle [Marine Le Pen] ne s’est désolidarisée des déclarations antisémites de son père. » Salomon Malka, élève d’Emmanuel Levinas et sûrement fort connu de son proche voisinage : « Ses propos vis-à-vis de Marine Le Pen ont été perçus comme une sorte de quitus, de certificat de cacherout à ceux qui pourraient être tentés de voter pour le Front national. » Bref, de la « cacherout » en forme de sortie de route.

Dans le même temps, Dalil Boubakeur (CFCM) boude. Au même titre que son homologue, Mohammed Moussaoui (UMF). Tout ça parce que Roger Cukierman a osé affirmer que l’antisémitisme des banlieues devait plus aux jeunes musulmans qu’aux vieux chrétiens. Ou un truc du genre. Quel scoop ! Bien joué ? Pas forcément, sachant que Marion Maréchal-Le Pen le tacle en direct. Propos relayés par Le Huffington Post : « C’est un peu rapide, c’est le moins qu’on puisse dire, c’est une maladresse. » Et Florian Philippot, qui compte un peu au sein des instances dirigeantes du Front national, de planter un ultime clou dans le cercueil : « Ça sent le rétropédalage, le petit remontage de bretelles politicien. »

À propos de cercueils cloutés, Aurélie Filippeti, ancien ministre de la Culture actuellement au chômage, en tweette une ultime couche : « Français de souche, plus qu’une maladresse, une faute »… But why ? Simply because que François Hollande, voulant dédouaner les « jeunes musulmans » coupables « d’antisémitisme » a rappelé que certains « actes antisémites » étaient aussi le fait de « Français de souche ». Parfaitement exact : certaines profanations de cimetières pourraient être le fait de certains de ses électeurs, antifascistes blanchis sous le harnais.

Si l’on résume, ce pince-fesses crifien, « tribunal dînatoire », pour reprendre l’heureuse citation d’Alain Finkielkraut déjà évoquée hier en ces colonnes, n’aura finalement servi à François Hollande qu’à choyer le légendaire électorat juif de Corrèze, dont on sait que, là-bas, rien ne se fait sans lui. Du Max Pécas, on vous dit. Avec notre Président dans le rôle du sosie officiel de Paul Préboist.

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