Étiquettes

, ,

Marie-Christine Corbier 
  • Certains restaurants universitaires pourraient fusionnés, d'autres fermés.

    Certains restaurants universitaires pourraient être fusionnés, d’autres fermés. – Photo Patrick Allard/REA

Najat Vallaud-Belkacem a promis « la mise en place de nouveaux modèles économiques » pour le réseau des oeuvres universitaires et scolaires.

Ni le CNOUS, qui chapeaute les 28 CROUS de France, ni le ministère de l’Education nationale n’envisagent de suivre les recommandations de la Cour consistant à rapprocher les CROUS des conseils régionaux ou des communautés d’université (Comue). Les chantiers de réforme sont ailleurs, dans « la mise en place de nouveaux modèles économiques », assure la ministre Najat Vallaud-Belkacem dans sa réponse écrite à la Cour. A l’agenda du réseau des oeuvres universitaires et scolaires figurent en fait plusieurs dossiers sensibles : la fusion de certains CROUS, la fermeture de restaurants universitaires, l’accroissement du taux d’occupation des logements ou l’annualisation du temps de travail… La logique, pour cet opérateur de l’Etat, s’inscrit dans le contexte actuel de redressement des comptes publics. Mais « nous ne sommes pas une entreprise à but lucratif », insiste Guillaume Houzel.

La fusion de certains CROUS

Dans son courrier adressé à la Cour des comptes, Najat Vallaud-Belkacem est très explicite : « La nouvelle organisation territoriale de la République […] aura des conséquences sur l’évolution du réseau des oeuvres universitaires et scolaires, et pourra entraîner des fusions. » Elle évoque la fusion possible des CROUS d’Ile-de-France, un mouvement déjà en partie engagé (lire ci-contre).

La réforme de la restauration universitaire

La Cour des comptes a proposé de «  fermer les installations d’hébergement trop peu fréquentées ». La « rationalisation de la carte des restaurants universitaires » passera par « la fermeture de certaines structures », a prévenu Najat Vallaud-Belkacem. Mais les fermetures ne seront pas systématiques. A Rennes par exemple, où la concurrence de deux restaurants universitaires crée, selon Guillaume Houzel, des « surcapacités », l’un des deux sera « redimensionné à la baisse ». Pour réaliser des économies, les CROUS apprennent à acheter et se sont lancés dans la mutualisation des achats, notamment alimentaires. « L’effet masse est tel que nous pourrions être le chef de file des achats alimentaires d’autres établissements publics et administrations », confie Guillaume Houzel en citant le cas du CEA et des cantines scolaires.

Des logements mieux occupés

« On va ouvrir notre « Booking » cet été, poursuit le directeur du CNOUS, en faisant allusion au site de réservations hôtelières. Nos logements sont quasiment occupés à 100 % au premier semestre. A partir de mars, la décrue des effectifs commence. L’été, beaucoup d’étudiants sont partis. » Pour ce « Booking » du CNOUS – le nom n’est pas encore connu -, priorité sera donnée aux stagiaires et aux étudiants étrangers qui veulent se loger à faible coût. Le CNOUS n’exclut cependant pas de proposer ses services d’hébergement à tous, « mais aux conditions normales », sans bénéfice d’un tarif social. L’objectif est d’offrir aux CROUS de nouvelles recettes : un point d’occupation en plus génère 4 millions d’euros de recettes supplémentaires. Or, le taux d’occupation des logements est d’environ 83 % sur douze mois – sauf à Paris, où il atteint 95 %. « L’été, 20.000 à 40.000 chambres sont disponibles », précise Guillaume Houzel.

L’annualisation du temps de travail

Pour la Cour des comptes, le CDI à temps plein comme base d’embauche n’est « plus adapté au caractère cyclique de la restauration ». « C’est compliqué d’avoir des CDI à temps plein alors que trois quarts de l’activité de la restauration se fait sur sept mois, entre septembre et mars, indique Guillaume Houzel. Mais ce serait inconvenant de se comporter comme certaines entreprises de la restauration collective qui jettent les CDD dehors dès que le besoin décroît. Avec les syndicats, nous discutons donc d’annualisation du temps de travail et de polyvalence. » Pour que, par exemple, l’agent qui n’a plus de travail dans sa cafétéria, l’été, bascule alors vers un service hôtelier.

http://www.lesechos.fr