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L’Association des maires de France suggère de convertir les économies en fonds d’investissement.
Au Salon des maires, en novembre dernier, Manuel Valls avait promis à François Baroin une rencontre début janvier pour trouver un moyen de préserver l’investissement local face à la baisse des dotations. Les attentats ont imposé le report du rendez-vous, mais le sujet reste plus brûlant que jamais : en 2015, le bloc communal doit absorber plus de 2,9 milliards d’euros d’économies, qui s’ajoutent aux 840 millions perdus l’an dernier.
Mobilisation sans précédent
L’AMF viendra à Matignon ragaillardie par les pétitions votées par 15.736 conseils municipaux depuis l’été dernier. Une mobilisation sans précédent. Elle rappellera une fois de plus que les collectivités ne représentent que 5 % du déficit public mais 42 % des investissements publics. La baisse programmée des dotations condamnerait de 20 % à 30 % des investissements publics sur deux ans, soit 0,6 point de croissance, selon eux. François Baroin évalue à un millier le nombre de communes qui pourraient dès cette année finir dans le rouge (capacité d’autofinancement négative) et donc s’en remettre à l’Etat. Le vice-président aux finances de l’AMF, Philippe Laurent, prévient que, sans adaptation, les maires devront réduire les services publics. Il n’hésite pas non plus à brandir le risque que cela ferait peser sur pacte républicain : « Jusqu’à présent, les services publics ont permis de tenir à distance l’intervention sociale des Eglises, des confessions. »
François Baroin prépare plusieurs propositions d’aménagement avec l’objectif immédiat d’éviter 1,2 milliard d’économies sur les 3,7 milliards cumulés sur 2014 et 2015 pour le bloc communal. « Ce montant correspond à des surcoûts imposés par l’Etat, notamment sur les rythmes scolaires », explique le maire de Troyes. L’idée de transférer une part des économies dans un fonds d’investissement refait surface.