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L’ancien haut commissaire à l’intégration et homme d’affaires, Yazid Sabbeg, fin connaisseur des arcanes de la politique française pour avoir été proche successivement de Michel Rocard, de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, avait fort nien résumé dans le défunt « Gri Gri international », les fractures françaises: « En France, avait-il déclaré, la droite n’aime pas les arabes et la gauche n’aime pas les musulmans ». Bine vu !!!

Deux mois après le traumatisme des assassinats commis au coeur de Paris contre des journaisites, des juifs et un policier, la gauche française se réveille, par la voix d’une obscure sous ministre à la famille, dont le nom ne restera pas gravé dans l’Histoire. La France multiculturelle et métissée se porte mal? L’ascenseur social ne fonctionne plus? Plus de la moitié des Français, d’après un sondage, juge l’Islam contraire aux valeurs de la République? Et bien, la solution est simple. Il faut interdire le voile à l’université.

Que Nicolas Sarkozy, toujours prompt à accuser les flux migratoires non maitrisés de tous les maux, aie repris, en cette époque troublée, son antienne favorite du deuxième tour de la campagne présidentielle de 2012, cela n’a rien de vraiment surprenant. Guerre d’Algérie oblige, la droite française, renforcée électoralement par l’électorat pied noir, a toujours conservé une vieille rancune contre ces méchants fellaghas arabes, forcément arabes, qui ont bouté les colons dehors. Face à une société où la jeunesse issue de l’intégration s’intègre largement dans les grandes administrations, épouse des français(e)s de souche, conquiert des places éminentes au plus haut niveau de l’Etat, et donne quelques couleurs à  notre monde trop gris, l’argumentation d’une partie de l’UMP est juste datée, imbécile, compatible avec le Front National.

Le voile, voila l’arme du crime terroriste 

Tout aussi pathétique est l’argument anti-voile, une vieille rengaine d’une classe politique à bout de souffle, aujourd’hui reprise par la gauche au pouvoir. Ces élus voyagent-ils dans le vaste monde? Sont ils encore capables de s’évader des « bobolands » des centre villes, où l’on aime l’immigré s’il est lointain, aseptisé et désincarné? Il suffit au Maghreb ou ailleurs de s’éloigner de quelques dizaines de kilomètres des vitrines touristiques pour découvrir un monde féminin voilé à plus de 80%, en quète de son identité et gagné par une islamisation des valeurs et des modes de vie. Pour peu que l’on intervienne comme enseignant, comme l’auteur de ces lignes, dans une université comme Paris 8 et que l’on enseigne à des étudiants et étudaintes venus du pour l’essentiel de l’hémisphère Sud, on comprend d’instinct que le voile fait partie intégrante de la vie quotidienne de cette jeunesse métissée, sans ostentation ni malaise. Des étudiantes voilées? Elles sont anonymes, plutôt très minoritaires, mais sans prosélytisme ni ostentation,ouvertes au débat et l’esprit critique.

A en croire cette malheureuse ministre « progressiste » venue de nulle part, il faudrait interdire à une poignée d’étudiantes « voilées » l’accès au saovoir pour qu’automatiquement la société française referme ses plaies et résiste efficacement aux démons de l’intolérance et du terrorisme. Quand le débat public français a atteint ce stade de vacuité et lorsque le personnel politique de gauche est à ce point sclérosé, on sent bien que Marine le Pen a un boulevard devant elle.

« Le poumon », vous dis-je 

On croyait que le dréme de Charlie Hebdo aurait amené le gouvernement français à s’interroger sur les failles du système de renseignement, constatées le surlendemain des tueries de janvier par le Premeir ministre lui même ou ou à dénoncer le déficit d’intégration, qui a laissé sur le carreau une partie d ela jeunesse issue de l’immigration. Pas du tout, le sujet central serait le port du voile dans les universités. « Le poumon, vous dis-je », clamait déja la Toinette du « Malade imaginaire » de Molière.

La gauche molle qui gouverne la France » n’a pas plus de perspicacité que Toinette face à la montée des périls.

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