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57 % d’abstentionnistes sont actuellement prévus alors que, pour la première fois depuis longtemps, tous les cantons renouvellent leurs élus.
Christian Vanneste ,Homme politique ,Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France

57 % d’abstentionnistes sont actuellement prévus alors que, pour la première fois depuis longtemps, tous les cantons renouvellent leurs élus. Ce renoncement au vote touche surtout les jeunes (75 % des moins de 35 ans) et les employés et ouvriers (71 % et 65 %), ce qui avantage mécaniquement l’UMP, mais traduit surtout une perte de confiance et d’espérance qui est un symptôme de la mauvaise santé de notre société. L’électorat se radicalise, puisque tous les regards et les discours des autres formations se tournent vers le Front national, qui est devenu la vedette du scrutin au terme duquel il pourrait occuper la première place.

Hostilité sectaire et monomaniaque de la gauche pour mobiliser ses propres électeurs, mais aussi sans doute pour créer le maximum de situations où le FN sera présent au second tour, ce double calcul politicien ignore les vrais problèmes des vraies gens. Lui répond l’arithmétique de Sarkozy disant aux électeurs de droite de voter UMP pour ne pas avoir d’élus de gauche. La vieille recette du vote utile pour le moins mauvais et sans trop se préoccuper de ce qu’il va faire est une médiocre conception de la démocratie.

Cette élection locale ignore la proximité et se situe obstinément dans le jeu fermé de la recherche du pouvoir. Curieuse démocratie que celle qui met le peuple entre parenthèses d’un bout à l’autre.

Il y a maintenant le débat de campagne. « Le Grand Débat » en donnait récemment une image savoureuse : il n’y avait que des hommes sur le plateau, mais, pour certains, la diversité des « genres » compensait peut-être… Ils n’ont guère évoqué les problèmes locaux, le poids considérable des départements, et la nécessité d’une cure d’amaigrissement. Non ! Ils ont parlé du sujet à la mode (le tripartisme) et concentré leurs échanges sur l’obsession du Front national, toujours banni de la République et accusé de démagogie. Dans ce domaine, chacun a excellé.

Les départements employaient 1.265.000 fonctionnaires en 1994 et 1.811.000 en 2010. Ils ont ainsi pratiqué une augmentation de 43 % des effectifs sans proportion avec la croissance de la population, sans tenir compte de l’augmentation de la productivité administrative. Contrairement à un préjugé ancré, le nombre des fonctionnaires employés est, en moyenne, légèrement supérieur dans les départements présidés par l’UMP par rapport à ceux tenus par le PS. (7,07 contre 6,92 pour 1.000 habitants). Les conseils généraux ont dépensé 75,1 milliards d’euros en 2014, en augmentant le fonctionnement de 1,7 % et en diminuant l’investissement de 5,1 %. Il faudrait être bien naïf pour croire que les nouveaux élus ou réélus s’érigeront en modèles de vertu budgétaire et en exemples du redressement national.

Non, ils vont « caser » leurs candidats, leur donner les moyens de paraître travailler. L’aide sociale est le domaine privilégié du département. C’est, pour les partis politiques en compétition, un enjeu de pouvoir et de clientélisme qu’aucun ne désire réformer, comme aucun ne souhaite sérieusement remettre en cause la structure socialiste de notre société et sa dépense publique déraisonnable.

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