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Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué les attentats qui ont fait près de 142 morts vendredi dans des mosquées au Yémen, selon un communiqué publié sur internet et signé d’une branche de l’EI au Yémen.
Dans la capitale Sanaa, au moins 142 personnes ont péri dans un triple attentat suicide contre deux mosquées alors qu’une quatrième attaque suicide, qui n’a pas fait de victime, a eu lieu devant une mosquée à Saada (nord), la région d’origine de la puissante milice chiite des Houthis, qui a pris le pouvoir dans la capitale au début de l’année.
Les Houthis prient dans ces mosquées et parmi les morts figure l’imam de la mosquée Badr et important responsable religieux de la milice, Al-Mourtada ben Zayd al-Muhatwa, selon une source médicale.
Devant les mosquées, des corps gisaient dans des mares de sang, alors que les fidèles transportaient les blessés dans des pick-up vers les hôpitaux.
Depuis l’insurrection populaire de 2011, dans le sillage du Printemps arabe, qui a poussé au départ le président Ali Abdallah Saleh, le pouvoir central a été marginalisé par les Houthis et Aqpa qui ont accru leur influence, tout en se livrant une guerre sans merci.
Preuve de l’affaiblissement du pouvoir, M. Hadi, le président internationalement reconnu, a dû être évacué jeudi vers un « lieu sûr » après un raid aérien contre son palais présidentiel à Aden. Mais il « n’a pas quitté le pays », a déclaré une source de la présidence.
Des affrontements avaient éclaté avant ce raid à Aden entre les unités d’un général rebelle, Abdel Hafez al-Sakkaf, et des membres des « comités populaires » (supplétifs de l’armée) fidèles à M. Hadi. Les troupes fidèles au président ont réussi à reprendre le contrôle de la ville.
Après ces combats, M. Hadi a dénoncé « l’échec d’une tentative d’un putsch ».
Le général Sakkaf, dont les liens sont avérés avec les Houthis et l’ex-président Saleh, a fui Aden après les affrontements mais son convoi est tombé dans la nuit dans une embuscade sur la route menant à Sanaa, selon un responsable militaire.
Il s’en est sorti indemne et quatre gardes du corps ont péri, a ajouté le responsable sans autre précision sur le lieu où se trouve désormais le général qui avait refusé un ordre de limogeage de M. Hadi.
La situation était calme vendredi à Aden où les forces pro-Hadi ont renforcé leur contrôle, en multipliant les barrages routiers, selon des correspondants de l’AFP.
Le mouvement Ansaruallah, autre nom pour les Houthis, soupçonné d’avoir le soutien de l’Iran, avait déferlé en septembre 2014 à Sanaa, venant de son bastion Saada, puis étendu son influence vers l’ouest et le centre du pays.
S’il a rencontré peu de résistance de la part des forces gouvernementales, il en est tout autre avec Aqpa qui a revendiqué depuis septembre de nombreux attentats contre les Houthis.
Les espoirs suscités par l’ouverture d’un dialogue destiné à sortir le Yémen de la crise, parrainé par l’ONU, sont quasiment morts et les observateurs évoquent un sérieux risque de guerre civile.