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Andreas Lubitz (ici photo qu'il mis compte Facebook) l'avait assuré petite amie  : nom resterait l'histoire.Andreas Lubitz (ici la photo qu’il a mis sur son compte Facebook) l’avait assuré à sa petite amie  : son nom resterait dans l’histoire. – RG/ROPI/REA

Dans une interview publiée samedi par « Bild », l’ ancienne petite amie du copilote de Germanwings affirme qu’il lui avait déclaré « un jour  tout le monde connaîtra mon nom et s’en souviendra ».

Maria W., l’ancienne petite amie d’Andreas Lubitz, a son idée sur les motifs qui ont conduit le copilote de Germanwings à provoquer délibérément la chute de l’Airbus A320 dans les Alpes françaises. Cette hôtesse de l’air de 26 ans affirme en effet dans une interview publiée samedi par le journal allemand « Bild » que lorsqu’aussitôt entendue l’annnonce du crash, une phrase d’Andreas Lubitz lui était « revenue en mémoire: +Un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s’en souviendra+ ».

« S’il a fait ça, avance-t-elle,  c’est parce qu’il a compris qu’à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d’un emploi à la Lufthansa, comme capitaine et comme pilote de long courrier était pratiquement impossible », affirme-t-elle encore.

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La jeune femme revient sur les causes de leur séparation  : «  Il devenait de plus en plus clair qu’il avait un problème. Pendant les discussions, il craquait et me criait dessus (…) La nuit, il se réveillait et criait +Nous tombons+ », en proie à des cauchemars.

Cette révélation sur ce désir morbide de célébrité n’est pas sans rappeler d’autres précédents. Lors de son procès au début des années 1980, Mark David Chapman a avoué qu’il avait décidé de tuer John Lennon pour devenir célèbre. Il avait même déclaré qu’il avait d’autres cibles potentielles en tête (Johnny Carson ou Elizabeth Taylor) pour le cas où ne serait pas parvenu à ses fins avec l’ex-leader des Beatles.

Arrêt maladie dissimulé

Vendredi, l’enquête a révélé que le copilote avait caché qu’il faisait l’objet d’un arrêt maladie le jour de l’accident. Le procureur de Düsseldorf (ouest de l’Allemagne), Christoph Kumpa, a annoncé que des attestations d’arrêt maladie avaient été retrouvées déchirées au domicile du copilote. Mais pour l’heure aucune lettre d’adieu qui dévoilerait un acte prémédité à l’origine de la catastrophe qui a fait 150 morts. Ces documents saisis viennent « appuyer la thèse » selon laquelle le jeune homme « a caché sa maladie à son employeur et à son environnement professionnel », selon le magistrat.

Les documents retrouvés attestent d’une « maladie existante et de traitements médicaux correspondants  », a précisé M. Kumpa qui n’a pas révélé la nature de la maladie. Mais selon le quotidien « Süddeutsche Zeitung », qui ne cite pas de source, les arrêts seraient « apparemment » signés d’un « neurologue et psychiatre » (voir la vidéo ci-dessous).

Grave dépression

Il y a six ans, alors qu’il suivait sa formation de pilote, Andreas Lubitz avait souffert d’une grave dépression et il faisait l’objet d’un suivi « médical particulier et régulier  » depuis lors, avait révélé le quotidien Bild, selon ces informations avaient été transmises par la Lufthansa à l’autorité allemande de supervision du transport aérien (Luftfahrtbundesamt, LBA).

Une clinique de Düsseldorf a en revanche démenti des informations de presse affirmant qu’elle avait soigné le copilote pour dépression. Elle a tout de même reconnu l’avoir reçu pour « des diagnostics », notamment le 10 mars dernier, sans plus de précision.

http://videos.lesechos.fr/news/interviews/crash-de-l-a320-comment-surveiller-la-sante-mentale-des-pilotes-4138492163001.html

Présenté par ses proches comme sportif et « très compétent », Andreas Lubitz avait interrompu son apprentissage « pendant un certain temps » avant de l’achever normalement et d’entamer sa carrière de copilote en 2013, a indiqué jeudi par le patron de la Lufthansa, Carsten Spohr. Avant d’ajouter qu’il n’avait pas avoir le droit d’en dire plus sur le motif de l’interruption de sa formation. Il a insisté sur le fait que le jeune homme avait passé avec succès tous les tests, y compris psychologiques, au moment du recrutement.

Première aide de Germanwings

L’enquête sur le drame, conduite par la justice française, s’est étendue jeudi à l’Allemagne après les révélations sur un possible acte volontaire du copilote. La catastrophe a notamment tué 75 Allemands, dont quatre disposaient d’une double nationalité, et 52 Espagnols, dont 4 binationaux, selon un bilan du ministère allemand des Affaires étrangères. Une cérémonie nationale de deuil à la mémoire des 150 victimes du drame est prévue le 17 avril en la cathédrale de Cologne (ouest de l’Allemagne), a-t-on appris samedi de source officielle. La chancelière allemande Angela Merkel ainsi que le président Joachim Gauck y participeront, a indiqué à l’AFP une porte-parole du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie. « Familles et amis des victimes » sont invités, de même que des représentants des autres pays frappés par la catastrophe, a ajouté cette porte-parole.

De son côté, Germanwings a annoncé hier une première aide aux proches des victimes , allant « jusqu’à 50.000 euros par passager », pour faire face aux dépenses immédiates. Elle est indépendante des indemnités qui devraient être versées par ailleurs au titre de la responsabilité civile de la compagnie.

Nouvelles mesures de sécurité

Les circonstances de l’accident ont poussé depuis jeudi plusieurs compagnies à décréter la présence permanente de deux personnes dans le cockpit de leurs avions, déjà obligatoire pour les compagnies américaines (voir la vidéo ci-dessous). L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) a préconisé vendredi l’adoption de cette règle, destinée à éviter qu’un geste suicidaire ne détruise un appareil.

 http://videos.lesechos.fr/news/interviews/mesures-de-securite-acces-aux-cockpits-ce-qui-peut-changer-suite-au-crash-de-l-a320-4138546932001.html

En France, la Fédération nationale de l’aviation marchande, qui regroupe 95 % des professionnels du transport aérien, a salué vendredi « la pertinence de la réflexion engagée (…) traitant du maintien d’une présence de deux membres d’équipage dans le cockpit« . Elle estime aussi que les autorités compétentes doivent explorer, avec les professionnel, « toutes les voies d’amélioration du processus de gestion des dossiers médicaux des personnels ou des situations à risque qui de près ou de loin peuvent engager la sécurité aérienne« . L’enjeu consiste à permettre au management de pouvoir disposer, en anticipation, de tous les éléments médicaux d’appréciation engageant la sécurité des vols.

 http://www.lesechos.fr